Kolwezi, cité manika: Belly, Benja, BenjaminTshimenga a jeté l´encre, voici une année!
Mon cher poète,
Bejamin s´est échoué, il a fait naufrage et c´est depuis 12 mois qu´il se trouve sous terre...
après s´etre battu sans crier au secours, il poursuivra sa bataille contre le cancer, bataille ou guerre acharnée, la maladie aura le dessus et c´est en silence qu´il pliera l´echine, brave et digne qu´il s´en ira dans sa dernière demeure...
Kanyiki, celle ci, cette missive est la deuxième de mes tricotages de plaintes faites de lamentations, la réponse tarde à venir aussi, je m´interroge:"
Que me vaut l´honneur de ce silence de mort?
Alors que la mort, meme morte,
Mort nous épie,
elle nous épie
Nous avec
quoi nous fassions
et surtout, et surtout que nous la critiquons
copieusement quand bien même, morte
elle n´a point de compassion
ni de complaisante
Il n´y a que la mort qui reste et demeure sa seule passion
Nous n´allons point l´échapper, tu sais, elle est patiente
Tu imagines, cette criminelle vient d´arracher à la vie d´oppression
Le dernier témoin de nos escapades d´enfance...
Lui seul, Benjamin Tshimenga, pouvait témoigner, rassurer mes petits et enfants
Sur mon passé de footballeur endiablé, de judoka imbattable et de karatéka à la Ninja...
Tu connais, ces tortues massacreuses avec épées sur leurs carcasses dorsales?
En tshiluba et swahili, elles portent les noms de Biula ou mieux encore, la lignée de Dimbas ludimbas
Qu´est-ce t´en penses, sont-ce ces "bikojas"...à moins que je ne m´abuse, mais attention, je ne fais point allusion aux "bikojas" ou mieux encore aux "biulas" qui sont une délicatesse, très frisée chez les Balubas du Kasai wa balengela...
Ces chasseurs...expulseurs des "bena´s Katanga", Lubas, plus biologiques quen d´autres conviction idiote!
Alors qu´ils sont sortis de la meme puisse de "maweja"...
Enfin, revenons à ma tortue boiteuses, je suis sous choc
Avec cette perte qui m´a cloué une journée durant au lit, qui me défroque
D´oú je gribouille ce message, cher poète Kanyiki mwena Nsumwina...
C´est au jour d´aujourd’hui que son frère, Kala..., véritable retadataire,
m´annonce la mort de mon très regretté Belly foll, nom de guerre d´enfance
Tué par la mort, emporté par un méchant cancer et...tiens toi bien
Mort, il y a de cela 12 mois...
Une année, un an et moi qui caressait l´effet de surprise...
D´aller le surprendre dans son fief du bas Congo
ou, il dormait les pieds dans l´océan...commandant dans la marine pendant des années
Il semblait s´attaché au port des Ba -congo´s..
Alors qu´il y a des lustres, ces bateaux avaient jetés l´encre dans des mers lointianes, échoués...
Ailleurs ou, avaient fait naufrage dans des ports sans princes...
Il semble que la plus part des navires congolais avaient échoués aux bords des îles lointaines vendus...
Infectées de pirates, en vérité, ces bateaux ou bâtiments congolais, avaient coulés dans des marées ou marasmes
économiques, Vendus aux enchères, ayant fait faillite, L´ONATRA, société congolaise, si je ne m´abuse, avait vendu, bateaux et contenants
avant meme que les hommes à bord n´atteignent le prot de Matadi qui dort
Les matelots s´étaient retrouvés aux quais, à l´accostage, descendant, scandant des chansons de bravoure contre les eaux
troubles, faisant escale de port en port, tels des navires échoués sur la banquise...
fumant et déchargeant les dernières cartouches, maigres contenants de leurs porte-monnaies, ils leurs fallait une grisaille
pour oublier la déconfiture d´une aventure sans lendemain, une aventure débouchant sur le chômage...
Une poisse, une impasse, il va falloir donc broder une histoire montée de toutes pièces pour raconter la fin d´une randonnée
fluviale à la famille qui attend des fruits de mer...
Encore au garage redactrikonnel...
Kaisa Ilus!