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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
21 septembre 2013

RDC : Concertations

 

FRACTURES AU PALAIS DU PEUPLE 
Concertations : 
la cohésion nationale à l’épreuve 
Forum des As, Kinshasa, le 11/09/2013
 
Lancées samedi dernier lors du discours d’ouverture du Président Joseph Kabila au Palais du peuple, les Concertations nationales n’ont pas encore atteint la vitesse de croisière. Mais, la plénière-marathon de lundi dernier, au cours de laquelle a été adopté presqu’au forceps le règlement intérieur de ce forum tel qu’élaboré par le Comité préparatoire ou groupe de contact composé de délégués de toutes les composantes, a donné une préfiguration sur les probables lignes de fractures à venir.

     Rien qu’à cette première séance du forum, pourtant capitale pour la suite, la cohésion nationale a été mise à l’épreuve. Les uns et les autres n’ont pas regardé dans la même direction. Ils se sont séparés à couteaux tirés. Une faction estime que le règlement intérieur a été adopté sans débats, comme un passage en force, ce qui n’est pas normal, car, il s’agit du document de base du forum.
 
     Les contradicteurs, pour leur part,  soutiennent que ce texte ayant déjà été approuvé par le groupe de contact auquel étaient représentées toutes les composantes, avait déjà requis le quitus et qu’en débattre devenait dès lors inopportun. Le Présidium est de ce fait appelé à œuvrer avec doigté pour que l’objectif de la cohésion nationale ne soit pas battu en brèche aux Concertations nationales alors que c’est ce qui a justifié la convocation de ce forum.
 
     Son objectif principal est de dégager un consensus nécessaire pour faire face à la guerre du M23 au Nord-Kivu. Celle-ci, par le Rwanda et même l’Ouganda, menace la RDC de balkanisation qui a déjà cours à Rutshuru-Bunangana. Il faut une sorte d’union sacrée pour y faire face. Or, à ce jour, il y a plusieurs lignes des fractures qui font obstacle. La première est celle qui a laissé de côté les principaux partis politiques qui ont pignon sur rue et qui sont sociologiquement incontournables.
 
     A l’exemple de l’Udps d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. C’est déjà un mauvais départ car on ne voit pas comment on réussirait une cohésion nationale pour mettre fin à la guerre avec en face un opposant qui représente pour la présidentielle les chiffres comme 36% des électeurs et 44 députés, juste après le Pprd qui a engrangé une soixantaine de sièges.
 
ANCRAGE SOCIOLOGIQUE
 
     Même si Tshisekedi conteste ces chiffres, ils permettent tout au moins d’évaluer son ancrage sociologique indiscutable. Le laisser en marge de ce processus politique serait comme se battre contre des moulins a vents. Se pose alors avec acuité la question, que vaut vraiment la cohésion nationale sans Tshisekedi et l’Udps? C’est ici où il aurait fallu développer un trésor de diplomatie pour convaincre Tshisekedi à se lancer dans la bataille contre la balkanisation. Comment s’y prend-on? C’est assurément par une méthodologie éprouvée. Car, le leader de l’Udps n’est pas un extraterrestre.
 
     Au début des années 90 qui avaient inauguré l’ère de la démocratisation avec des Conférences politiques, Tshisekedi n’en voulait pas. Pour lui, un tel forum dans l’ancien Zaïre allait se terminer en eau de boudin avec «le dictateur Mobutu» encore au pouvoir. Il fallait d’abord le chasser préalablement et tenir ces états généraux par la suite pour mettre en place un nouvel ordre politique.
 
     Au niveau même de l’Opposition, Tshisekedi fut minorisé et la CNS se tint avec Mobutu comme Président. Mais, ses Résolutions ne traversèrent pas le portail du Palais du peuple. Deuxième fracture dans la cohésion nationale, ce sont les nombreux partis de l’Opposition parlementaire qui ne se sentent pas concernés comme à tire illustratif  l’Unc, les Fac ou des groupes parlementaires comme l’Udps  en rupture avec la rue «Pétunias».
 
     Comment réussir une cohésion nationale sans l’adhésion de ces partis politiques qui représentent une opinion nationale confortable et qui, à la différence de l’Udps, ont eux reconnu l’ordre institutionnel issu des élections de novembre 2011. Vital Kamerehe, Président national de l’Unc, avait atteint près de 8% des voix à la présidentielle et son parti compte dans l’escarcelle quelque chose comme 18 sièges.
 
     A ce titre, la cohésion nationale serait chimérique sans leur implication dans ce forum. A ce groupe qui a pratiqué la politique de la chaise vide, il sied d’ajouter ceux qui ont répondu positivement au départ, mais qui ont changé casaque par la suite pour claquer la porte comme Clément Kanku Bukasa du groupe parlementaire Mlc et alliés qui a jeté l’éponge hier après avoir pris part au Comité préparatoire. La cohésion nationale est vraiment mise à rude  épreuve.
 
PARTICIPANTS ULCERES
 
     Il est de même pour nombre des participants qui sont ulcérés du fait que le règlement intérieur soit adopté sans débats et qui n’ont pas mâché les mots pour exprimer leur dépit. La séance de lundi a découragé plus d’un qui se posent la question de savoir si les Concertations nationales ne seront pas comme du prêt-à-porter qu’il doit endosser les yeux fermés.
 
     Il appert que les délégués aux Concertations nationales ont des positions diamétralement opposées sur des questions essentielles comme ils l’expriment librement devant la presse. Ce qui montre que la bataille sera rude, très rude pour créer la cohésion nationale. Concernant le Gouvernement d’Union nationale que Léon Kengo qui co-préside le présidium avec Aubin Minaku a annoncé comme devant couronner la fin des Concertations, les avis sont tout aussi divergents.
 
     Ceux qui défendent cette option argumentent que le gouvernement Matata doit tomber dès lors qu’il faut un autre gouvernement pour exécuter le nouveau programme politique qui découlerait des Concertations nationales. C’est la raison d’être du gouvernement d’Union nationale qui créerait une nouvelle majorité qualifiée et dénommée «Nouvelle majorité». Ceux qui s’y opposent constitueraient alors la nouvelle opposition à ce gouvernement. Mais c’est ici où le bat blesse.
 
     En prenant l’optique d’un nouveau gouvernement quelle que soit sa dénomination et d’une nouvelle opposition à ses thèses, comment va-t-on les concilier avec les impératifs de la cohésion nationale?  Ce serait la dernière fracture. Trop d’embûches pour la cohésion nationale. Alors qu’au moment où se tiennent ces Concertations nationales à Kinshasa, il s’est ouvert, à Kampala, l’ultime round des négociations avec le M23 selon la volonté de la Communauté internationale.
 
     Contrairement à ce qu’on pouvait croire, ce ne serait pas une partie de plaisir. Car, Paul Kagame a déjà posé des jalons pour ses ouailles du M23 qui ont posé des conditions irréalisables pour déposer les armes. Ce qui est la preuve patente que la guerre n’est pas du tout finie, la paix n’est pas encore revenue au Nord-Kivu et que la cohésion nationale est plus que jamais incontournable.   KANDOLO M.

CLEMENT KANKU BUKASA CLAQUE LA PORTE
DES CONCERTATIONS NATIONALES

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Clément Kanku, Député National du Mouvement de Libération du Congo (MLC), ce 15 mars 2011 à Kinshasa Image 1 of 1
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Alors que nous avons affiché notre réticence à l’égard de l’ordonnance présidentielle convoquant les Concertations nationales, nous avons au nom de la cohésion nationale et de la paix, accepté de participer aux travaux du Comité préparatoire pour favoriser un vrai dialogue inclusif et franc entre toutes les parties telle que recommandait par l’Accord cadre d’Addis-Abeba et la résolution 2098 du Conseil de sécurité.
 
A ce jour, force est de constater que toutes les demandes faites par l’Opposition n’ont pas été prises en compte dans le Règlement intérieur, ni par le discours du Chef de l’Etat.
 
Après analyse dudit discours, le Mouvement pour le Renouveau dénote que celui-ci est resté flou et évasif sur les questions fondamentales qui auraient pu réellement décrisper l’atmosphère et favoriser ainsi la vraie cohésion nationale. 
 
1.    De L’Inclusivité
 
Le Mouvement pour le Renouveau, par l’entremise de son Président National avait proposé pour des  raisons de cohésion nationale, la participation sans exclusive des  toutes les couches de la population ainsi que la nécessité indubitable d’une rencontre entre le Président KABILA et le Président TSHISEKEDI afin de vider la question relative à la légitimité, ce qui serait un gage d’une plus grande inclusivité et représentativité   de la population.
 
Nous espérions qu’à travers le discours du Chef de l’Etat qu’un signe fort serait fait dans ce sens ; à la place, nous avons eu droit à un appel timide comme pour se donner bonne conscience, alors qu’une bonne franche de la population se reconnaisse en lui.
 
Par ailleurs, nous constatons avec amertume qu’en marge de ces travaux aucune démarche politique fiable n’a été menée pour obtenir un quelconque rapprochement auprès du Président TSHISEKEDI ainsi que d’autres à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
 
2.    De la facilitation
 
Au-delà des remerciements à caractère protocolaire, nous n’avons vu nulle part dans ce discours des éléments précis qui attestent de l’effectivité de médiation extérieur ; l’absence du Président Sassou ou de son représentant dans cette séance en dit long.
 
Aujourd’hui, rien ne permet de confirmer que ces travaux bénéficieront réellement de la  médiation du Président du Congo Brazzaville, telle que souhaitée par l’Opposition, comme gage de  crédibilité, pour assurer la confiance et briser la méfiance réciproque.
 
3.    De la Protection des Participants
 
Comme gage d’un débat démocratique à travers ces assises, nous avons insisté sur les immunités des participants avant, pendant et après les assises ainsi que la libération des  opposants politiques.

Mais, nous constatons qu’aucun acte n’a été pris pour la protection des participants, le cas des combattants de la diaspora et de certains mouvements armées nationaux ; par contre le Président de la République, de manière lapidaire, parle d’une certaine libération conditionnelle et de la grâce présidentielle en étude dans son Cabinet en attendant la loi d’amnistie au Parlement, alors que la population attendait des actes concrets tels que la libération de Pasteur KUTHINO, Honorable CHALUPA, Honorable Eugene DIOMI, Honorable MOHINDO, Honorable ONOSUMBA, et autres.
 
4.    De l’opposabilité
 
Nous MR, demandions l’engagement solennel du Chef de l’Etat pour garantir l’application des résolutions des concertations  et  leurs opposabilités aux Institutions de la République afin que les résolutions de ces assises ne soient une lettre morte. Malheureusement, dans son discours le Président de la République n’a pris aucun engagement dans ce sens.
 
5.    De la révision constitutionnelle
 
Alors que cette question avait, et continue à passionner les esprits, nous espérions entendre de la bouche du Chef de l’Etat dans des termes sans ambiguïté, qu’il prenait l’engagement devant l’histoire et la Nation, de ne pas permettre cette révision de la Constitution et de ne pas briguer un 3ème mandat en 2016. Mais hélas, nous avons eu droit à des propos flous qui peuvent être interprétés de diverse manière.
 
6.    Gouvernement d’Union nationale
 
Sur cette question, nous exhortons nos collègues de l’Opposition à laisser la Majorité au pouvoir assumer et consommer seule son échec jusqu’en 2016, pour que nous puissions offrir une véritable alternance, et ne pas donner l’occasion à cette Majorité d’opérer une quelconque prolongation de ce mandat par des subterfuges ou autres manœuvres politiciennes.
 
7.    Dialogue de Kampala
 
Alors que l’ordonnance du Chef de l’Etat convoquant les concertations nationales s’était basée sur la cohésion nationale pour faire face à la guerre  à l’Est du pays, nous apprenons qu’au même moment, notre gouvernement répond aux injonctions du CIRGL qui l’oblige à retourner à la table de négociation avec la même force négative qui a été étiquetée « mouvement terroriste » par les Etats-Unis d’Amérique.
 
Aujourd’hui, nous pouvons légitimement nous poser la question de la valeur des résolutions qu’on obtiendrait à travers ces Concertations nationales, par rapport à celles de Kampala.
 
Il est impérieux que notre gouvernement fixe l’opinion sur cette question qui met à mal notre souveraineté, quel que soit les contraintes diplomatiques.
 
Au vu de ce qui précède, nous ne sommes pas convaincus de la sincérité de la Majorité au pouvoir à favoriser la réconciliation nationale et à rencontrer les attentes de notre population. C’est pourquoi devant Dieu et l’histoire, nous refusons de cautionner cette démarche jusqu’à ce que le cahier de charges de l’Opposition soit réellement pris en compte.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, le 10 septembre 2013
Honorable KANKU BUKASA WA TSHIBUABUA Clément
Président national

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