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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
1 novembre 2013

Noel sans Barthélémy!

 Noel sans Barthélémy !


Le Samedi 12 décembre dernier, mon ami MBULAMATARI est conduit à sa dernière demeure.Une foule importante d'amis venus de Belgique et des pays voisins entourent son cercueil.Lui qui de son vivant se croyait seul,sans famille.Il a plus qu'il n'aurait espéré.Un car est mis à la disposition de ses amis de Bruxelles pour un ultime aurevoir en toute dignité.Il le mérite.La famille MAGERAT, sa famille d'acceuil ,tenait à la présence de tous ceux qui le connaissaient. Au programme: un service religieux suivi de l'inhumation dans le caveau familial et d'un drink fraternel pour la circonstance.  Dans le bus qui nous ramène de Bruxelles à Dourbes, 2h de trajet, près de la frontière française, des visages à la fois tristes et heureux.Tristes d'avoir perdu un homme aux qualités et valeurs humaines incontestables. Mais aussi heureux de se retrouver si nombreux réunis grâce à lui et par lui.Il est interessant de remarquer que sur chaque siège tout le monde vante et reconnait les qualités de celui qu'on pleure.Mon voisin de siège,c'est quelqu'un que je ne connaissais pas mais que je vois pour la deuxième fois. Le premier jour,c'est à l'hopital ERASME de Bruxelles. Un homme, grand de taille, à l'apparence perturbée et grave vient derrière nous.Je le salue,il ne répond pas.Il n'a pas entendu.Il passe.Mais se retourne et nous regarde, toujours avec un air aussi grave.Mon épouse me fait signe de le laisser poursuivre son chemin.Je m'obstine et demande à ce monsieur où il allait.Il répond:A la morgue monsieur.
-Est-ce pour Barthélémy?
-oui dit-il!
-Je m'en doutais! rassurais-je.
Le personnel de l'hôpital vient nous ouvrir la porte de la morgue et nous dit:c'est la troisième fois que des gens viennent pour lui,entendez Barthélémy.A trois, nous nous recueillons pendant quelques minutes,devant sa dépouille mortelle.Ma femme ne peut retenir ses larmes.Et nous sortons.Une fois déhors,nous évoquons brièvement et sur fond des douleurs quelques souvenirs sur le défunt.Très abattus nous nous séparons pour nous retrouver dans le bus le jour de l'enterrement. Et comme nous dans ce car,d'autres aussi évoquent annecdotes, souvenirs de ce que fut l'homme qui nous quitte ce jour.Son humilité,sa gentillesse et sa noblesse de coeur ne pourraient nous laisser indifférents. Nous quittons Bruxelles avec une demie heure de retard.Le chauffeur est, à la demande de certains d'entre nous, contraint de nous accorder une pause vide vessie.Mais elle est abusivement longue.Connaissant Bartéhélémy, il se serait exclamé du temps pris par ses amis pour vider leurs vessies.Il aimait plaisanter sur des tels sujets.C'est en remontant dans le bus qu'on les découvre qui avec des paquets de bonbons,qui avec biscuits,bouteilles d'eau et petits pains en mains,achetés dans la station service.Pendant ce temps la messe a déjà commencé à Dourbes.Monsieur l'Abbé Isidore MAZITA,prêtre congolais et curé de la paroisse est L'officiant du jour.Il est secondé par un autre congolais, monsieur l'Abbé Godefroid LIONGE .Conscient du manque de ponctualité de ses compatriotes il s'arrange en prolongeant la cérémonie pour attendre la délégation de Bruxelles.Il n'a pas tort.Quand celle-ci arrive,le temps est largement passé.Il y a eu des témoignages avant notre arrivée.Arthur YENGA tient à souligner dans le sien combien notre ami avait le goût,l'amour du bien et du beau.Il aimait la cuisine mais aussi les femmes,les belles femmes.Dans la foule,des regards se croisent.Les hommes hochent la tête.Les femmes sourient! Quoi de plus normal il les a aimées.Arthur réussit donc à détendre l'atmosphère. John BUYANI ,quant à lui retrace l'enfance de Barthélémy à Kisangani Boyama sa ville natale,son affabilité,son intelligence et son amour du prochain.Mais le témoignage capital est celui de la famille MAGERAT.Nous n'y avons pas eu droit.Nous étions encore en route.Chants religieux en lingala et swahili mettent fin à ce culte, sous le refrain de Bamy,Bamy,Bamy, autre petit nom de Barthélémy.
Voilà que le cortège accompagnant le corbillard s'ébranle à l'allure du pas vers le caveau familial MAGERAT.C'est là que se termine le long voyage du plus célèbre journaliste et digne fils des benya mituku en Belgique.Il y repose désormais en paix après plus de 40 ans de souffrance.C' est presqu'en ces mots que le curé Isidore rappelle aux amis de Barthélémy qu'ici nous reviendrons tous en souvenir de l'illustre disparu.Le téléphone sonne.Une tante en pleurs,sûrement entourée des proches appelle depuis Kinshasa.Elle veut se rassurer du bon déroulement de la cérémonie.Une jeune dame lui répond et l'encourage à garder le moral,Bamy n'est pas seul.Ses nombreux amis ont tout abandonné pour l'accompagner. A l'autre bout du fil,sanglot, chagrin,douleur! La jeune dame,trémolo dans la voix balbutie,murmure et interromp le dialogue pour nous laisser entendre L'oraison funèbre de l'Abbé Isidore.Le serviteur de Dieu entonne une prière de cloture reprise en choeur par les amis de Bamy.Sous d'autres cieux on nous aurait laissé voir descendre le cerceuil dans cette tombe familiale.La tante à Kinshasa peut se tranquilliser, Barthélémy Opendo Melingo MBULAMATARI repose paisiblement dans le caveau familial comme ci-haut annoncé.
Vient le moment du drink auquel nous convie la famille MAGERAT.C'est ici que l'occasion nous est donnée d'approcher cette famille.Sofie par qui tout ceci est arrivé est devant moi.Elle accepte de répondre à mes deux questions,notamment comment a eu lieu la rencontre avec Barthélémy et le sens de lui offrir une place dans le caveau familial?Timidement entre douleur et reconnaissance pour Barthélémy,Sofie nous explique:A la veille de Noel un certain 24 Décembre 1988 je suis à l'aéroport Zaventem à Bruxelles.J' y attends mon père.Je vois un jeune africain grélottant de froid.visiblement il n'a personne venue l'accueillir. Il vient du Zaire.Quand je lui demande s'il peut venir avec moi chez mes parents,il accepte.Un petit coup de fil à ma mère suffit.Elle m'autorise à lui offrir hospitalité.Avec mon père qui,entre temps est sorti de l'aérogare, nous l'amenons chez nous.Notre réveillon de Noel ne pouvait qu'être sublime en accueillant un étranger parmi nous.Et quel étranger!Barthé lémy nous a beaucoup apporté.Depuis ce jour là nous ne nous sommes plus quittés.Nous le considérons comme frère faisant partie de notre famille.De là à lui accorder une place dans le caveau familial ne relève que d'un geste naturel,normal pour un homme de telle noblesse.J'ajoute que le 04 octobre dernier j'accouchais de mon quatrième enfant.Mon mari,comme par prémonition,dé cide qu'il se prénomme Barthélémy.Sofie n'en peut plus,elle essuie des larmes.Comme si elle voulait se consoler,elle étreint affectueusement son fils contre elle pour étouffer ses pleurs.Dans la salle,les amis de Bamy se cotisent pour contribuer aussi aux frais de la cérémonie.Et ça c'est l'esprit de Bamy.Lui qui n'avait que son sourire mais qui ne se plaignait pas.Nonobstant la maladie,il aimait la vie.Personne ne connait son avenir disait-il souvent,il faut vivre.Souvenons- nous que le bonheur dépend non pas de ce que nous possédons ni de ce que nous sommes mais seulement de notre façon de penser.Quelqu' un lui avait dit:
"-Le contentement apporte le bonheur, même dans la pauvreté. 
 -Le mécontentement apporte la pauvreté même dans larichesse" 
 
Y-avait-il un philosophe aux côtés de Bamy? Oui..... Conficius!
    


Zadain
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