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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
30 juin 2014

RDC : Un Carton rouge disqualifiera-t-il Kabila?

 

 
28 juin 2014
Par Christophe RIGAUD
 
L’opposition congolaise lance une nouvelle coalition contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila. Avec l’UNC et l’UDPS côte à côte, cette nouvelle tentative d’union de l’opposition ressemble plutôt à un énième rassemblement de façade.


 
Depuis la mi-juin, une nouvelle plateforme de l’opposition a vu le jour sous l’égide de l’UNC de Vital Kamerhe, de l’UDPS de Tshisekedi père et fils et des FAC de Martin Fayulu. Ce n’est pas la première tentative d’union de l’opposition et ce n’est sans doute pas la dernière tant les « plateformes » politiques sont nombreuses chez les opposants congolais. « Debout Congolais », la dernière en date sera-t-elle la bonne ? Difficile de le dire, mais un élément nouveau est à noter dans la composition de cette coalition : la présence commune de l’historique UDPS d’Etienne Tshisekedi et de la toute jeune UNC de Vital Kamerhe.
 
Vital et Félix côte à côte
 
Les deux leaders avaient joué au chat et à la souris pendant la campagne électorale de 2011 pour tenter de se rapprocher, sans jamais y parvenir. Le « vieux » Tshisekedi (82 ans) refusant l’alliance avec l’opposant de fraîche date, Vital Kamerhe, ancien bras droit du président Kabila avant de basculer dans l’opposition. Depuis la réélection contestée de Joseph Kabila en 2011, Etienne Tshisekedi s’était petit à petit enfermé dans sa posture de « président » auto-proclamé du Congo, interdisant à ses élus de siéger à l’Assemblée nationale. Un irrédentisme qui avait fini par le rendre inaudible. Mais depuis plusieurs mois, le patron de l’UDPS n’était plus visible et laissait petit à petit son fils Félix prendre le relais auprès des médias et de ses autres partenaires de l’opposition. Ainsi, lorsque mi-juin, le plateforme « Debout Congolais » voit le jour, c’est bien Félix Tshisekedi que l’on a vu aux côtés de Vital Kamerhe sur les photos – Téléchargez le texte de la coalition.
 
Traduire Malu-Malu en justice
 
La nouvelle coalition rassemble désormais une soixantaine de partis politiques et d’organisations de la Société civile. Au coeur de l’action de ce nouveau rassemblement : voir le président Joseph Kabila quitter le pouvoir en 2016 en s’appuyant sur l’actuelle Constitution qui l’empêche de briguer un troisième mandat. Dans sa déclaration commune, « Debout Congolais » rappelle ses différents objectifs : « contrer tout changement ou modification de la Constitution, obtenir la convocation d’un dialogue inclusif, restructurer la Commission électorale (CENI) et arrêter par consensus un calendrier électoral ». Pour cela, « Debout Congolais » propose de retirer ses membres siégeant dans l’actuelle CENI et de « traduire l’Abbé Malu-Malu en justice » (le président de la CENI a été nommé par le président Joseph Kabila) -  Téléchargez la plainte contre Malu Malu.
 
Pour un calendrier électoral « complet »
 
L’opposition estime que le calendrier électoral publié par la CENI le 26 mai dernier constitue une « provocation » pour maintenir le président Joseph Kabila au pouvoir. La CENI prévoit en effet des élections urbaines, municipales et locales en 2015 dont l’organisation demeure des plus incertaines (notamment au sujet du recensement et du financement). L’opposition craint de voir le calendrier électoral « glissé », prolongeant de fait le mandat de Joseph Kabila au-delà de 2016. La demande formulée à la CENI par l’opposition, mais aussi par la mission de suivi électoral de l’Union européenne en RDC, était de pouvoir publier un calendrier électoral « complet, consensuel et assorti d’un budget détaillé ». Quelques jours plus tôt, les envoyés spéciaux de la communauté internationale pour les Grands Lacs avaient formulé la même recommandation… pour le moment restée lettre morte. « C’est un coup d’épée dans l’eau, qui n’aboutira jamais » a répondu Benoît Yolama du parti présidentiel sur Radio Okapi. « Les opposants devraient plutôt adresser leurs revendications à l’Assemblée nationale ».
 
Organiser des « marches pacifiques »
 
Si la poursuite de l’Abbé Malu-Malu devant la justice congolaise n’a quasi aucune chance d’aboutir,  « Debout Congolais » possède une dernière arme : la mobilisation populaire. En cas d’échec face à la CENI, la coalition menace d’organiser « des meetings, des marches pacifiques pour mobiliser le peuple ». La question est de savoir si la population suivra les mots d’ordre de l’opposition dans un contexte sécuritaire qui laisse peu d’espace d’expression aux opposants et notamment dans la rue. En 2011, pendant les élections générales, on se souvient que les quelques manifestations de rue avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre congolaises.
 
L’opposition ne manque pas d’union
 
Cette nouvelle tentative de rassemblement de l’opposition sera-t-elle efficace ? Peu efficace, sans réels moyens de pression sur le pouvoir et très divisée, l’opposition congolaise gagne-t-elle à vouloir se rassembler ? Pas certain. En fait, l’opposition congolaise ne manque pas d’union, mais plutôt de  leadership. En 2011, c’est l’absence de leaders « forts, incontestables et naturels » qui a empêché un ralliement entre l’UDPS et l’UNC… chacun pensant être plus légitime que l’autre. Entre un leader très vieux (Tshisekedi) et un autre trop jeune (du moins dans les rangs de l’opposition), aucun des deux n’a su s’affirmer sur l’échiquier congolais. Avec l’effacement progressif d’Etienne Tshisekedi au profit de son fils, Félix, les compteurs sont désormais remis à zéro. « Debout Congolais » permettra donc, à défaut de « rassembler » l’opposition, de faire (peut-être) émerger un consensus autour d’un leader. Sur les rangs : Kamerhe, Tshisekedi-fils ou encore Fayulu…
 
Contrairement au rassemblement affiché, « Debout Congolais » ressemble donc encore une fois à une coalition de façade. Preuve qu’aujourd’hui, avec retrait progressif d’Etienne Tshisekedi de la vie politique, le leadership de l’opposition est toujours vacant.  Christophe RIGAUD – Afrikarabia

 (Remarque: la photo illustrative n'est pas de Afrikarabia)

Plainte contre Malumalu:
« un coup d’épée dans l’eau », selon la Majorité présidentielle.

http://7sur7.cd/images/ro.png
 
Au lendemain de l’annonce de plusieurs opposants de traduire le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), abbé Apollinaire Malumalu, la Majorité présidentielle estime que cette démarche est «un coup d’épée dans l’eau, qui n’aboutira presque jamais». Pour la famille politique du chef de l’Etat, cette initiative est vouée à l’échec.  « C’est une démarche qui est censée violer la loi. C’est un coup d’épée dans l’eau, qui n’aboutira presque jamais. Ce qui est en train d’être fait aujourd’hui l’est en violation du principe d’indépendance de la Ceni », affirme Benoît Yolama, membre de la cellule de communication de la MP et cadre du PPRD. Il dit ne pas comprendre pourquoi comment ces opposants s’en prennent à l’abbé Malumalu alors que des délégués de l’opposition et de la société civile siègent également dans la plénière de la commission électorale.
 
Benoît Yolama estime que ces opposants devraient plutôt adresser leurs revendications à l’Assemblée nationale. «Je crois que si les amis [de l’opposition] ont des préoccupations à soulever n’ont qu’à les faire au niveau de l’Assemblée nationale. C’est la seule structure à pouvoir étudier, écouter et juger les défaillances de la Commission nationale électorale indépendante. Sincèrement, je ne vois la disposition légale qui a été violée [par Malumalu et qui peut] leur permettre d’aller en justice », explique-t-il.
 
Le 25 juin, plus de cent vingt forces sociales et politiques de l’opposition, dont l’UDPS, l’UNC, l’Udemo et le RCD-KML, ont annoncé leur intention de traduire en justice le président de la Ceni à qui elles reprochent d’avoir refusé de «reconfigurer » son calendrier électoral partiel publié le 26 mai dernier. Elles comptent déposer une plainte devant la Cour suprême de justice contre l’abbé Malumalu qu’ils accusent d’ «atteinte aux droits garantis aux particuliers et violation des lois de la République».
 
La Ceni a publié en mai dernier un calendrier prévoyant la tenue d’élections urbaines, municipales et locales en 2015. Mais l’opposition voit à travers la publication de ce document une stratégie pour maintenir Joseph Kabila au pouvoir après 2016, année de la fin de son second et dernier mandat.
 
Pour sa part, la mission de suivi électoral de l’Union européenne en RDC a encouragé la Ceni à publier un calendrier électoral complet, consensuel et assorti d’un budget détaillé. Les envoyés spéciaux de la communauté internationale pour la région des Grands Lacs ont également formulé la même recommandation lors de leur dernier séjour à Kinshasa.
 
Distribué par:
Mwalimu Kadari M. Mwene-Kabyana, Ph.D.
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