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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
10 février 2015

RDC:Washington pour« un transfert de pouvoir paisible

 

A Kinshasa, Russell Feingold, veut « un calendrier électoral global » et avoir la confirmation que « l’élection présidentielle se tiendrait bien fin 2016« . Dans le viseur des Etats-unis : le président Joseph Kabila qui pourrait se maintenir au pouvoir après le délai constitutionnel.

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Russell Feingold est l’émissaire américain pour la région des Grands Lacs – Licence Creative Commons – Department of State 2014

Les Etats-unis pourraient paraître insistant… ils le sont. En moins de huit mois deux responsables américains ont fait la visite à Kinshasa avec un seul message : convaincre Joseph Kabila de ne pas se représenter en 2016, comme l’indique la Constitution, et d’organiser des élections présidentielles transparentes et crédibles dans les délais prévus. En mai 2014, c’est John Kerry qui faisait déjà la leçon au président congolais en lui demandant « de respecter la Constitution », en renonçant à briguer un troisième mandat – voir notre article. Ce lundi, c’est Russell Feingold qui enfonce le clou.

Des élections « avant fin 2016 ».

En visite à Kinshasa, l’émissaire américain pour la région des Grands Lacs, a remis la pression sur le président congolais. Russell Feingold aimerait « voir le calendrier électoral complet aussi vite que possible, et que celui-ci confirme en particulier que l’élection présidentielle aura lieu avant fin 2016 ». Le diplomate a également avertit les autorités congolaises contre toutes velléités de vouloir retarder l’élection présidentielle : « ce n’est pas qu’une politique que nous recommandons spécifiquement à la RDC mais c’est une manière de faire qui va s’appliquer à tous les gouvernements de la région et, au-delà, au continent africain ».

Déjà 20 millions de dollars pour les élections

Les risques de voir Joseph Kabila se maintenir au pouvoir après 2016 sont grands pour l’opposition congolaise. Si le risque d’une modification constitutionnelle s’est éloignée après le renversement de Blaise Compaoré au Burkina et une forte pression internationale, la tenue des élections générales en 2016 reste encore incertaines. Le gouvernement avait souhaité, début 2015, « faire glisser le calendrier » en liant l’organisation des élections à un recensement complet de la population. Le texte avait finalement été retiré après quatre jours de violentes manifestations à Kinshasa et à Goma mi-janvier – voir notre article. Maintenant, l’opposition craint que la commission électorale (CENI) ne retarde le scrutin « faute de moyens financiers ». « Il ne faut pas que cet argument soit utilisé pour faire en sorte que les élections ne se tiennent pas dans un temps opportun », a souligné le diplomate américain. Avant de noter que les Etats-unis avait déjà « décaissé 20 millions de dollars à cet effet ».

La CENI seule responsable ?

Concernant le président Joseph Kabila, Russell Feingold, dont la position est plus tranchée que celle de John  Kerry, a indiqué le souhait de voir « un transfert de pouvoir de manière paisible et démocratique à travers la tenue d’élections crédibles et transparentes ». Le gouvernement congolais n’a pas tardé à réagir aux propos du diplomate américain. Le porte-parole, Lambert Mende a déclaré qu’il y avait beaucoup de sujets que Russell Feingold « ne maîtrisait pas » et de préciser que « les délais électoraux sont de la compétence exclusive de la commission électorale (CENI) et pas du gouvernement », avant de conclure que l’émissaire américain avait « mal choisi sa cible ».

Christophe RIGAUD – Afrikarabia

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