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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
11 octobre 2015

RDC : Démission à 13 mois de la présidentielle

RDC: le chef de la C. Élect. démissionne à 13 mois de la présidentielle

AFP

A treize mois de la présidentielle en République démocratique du Congo, les autorités

de Kinshasa ont annoncé samedi soir la démission du président de la commission chargée

d'organiser ces élections que, soupçonne l'opposition, le pouvoir voudrait retarder. 

L'abbé Apollinaire Malu-Malu Muholongu a présenté "sa démission de ses fonctions de

président de la Céni" (Commission électorale nationale indépendante) au président de

la République Joseph Kabila, "pour raisons de santé" et celui-ci en a "pris acte",

selon un communiqué de la présidence de la République lu à la télévision publique.

La Céni est composée de membres représentatifs de diverses composantes

 de la population congolaise. Selon le communiqué officiel lu à la télévision,

 M. Kabila demande à la société civile, dont était "issu" l'ecclésiastique

quinquagénaire, de se réunir "pour désigner son remplaçant".

Cette démission est "un nouveau coup de tonnerre dans le paysage

" politique congolais, a rapidement réagi sur son compte

Twitter Olivier Kamitatu, un des dirigeants du G7, groupe de

sept partis récemment passés à l'opposition en septembre en

accusant M. Kabila de chercher à se maintenir au pouvoir coûte que coûte.

Le député Samy Badibanga, chef du premier groupe parlementaire

d'opposition (UDPS et alliés) à l'Assemblée nationale ne se montrait

 pas étonné samedi de cette démission, notant auprès de l'AFP que

 l'abbé Malu-Malu "était indisponible depuis un bon moment".

" il était l'expert attitré de la Céni", a ajouté l'opposant en faisant

 allusion au fait que l'abbé était crédité d'avoir organisé en 2006 les

 premières élections libres depuis l'indépendance du pays en 1960,

 au sortir de deux guerres ayant ravagé le pays entre 1996 et 2003.

L'abbé dirigeait alors la Commission électorale indépendante (CEI),

 qui devait se faire déconsidérer cinq ans plus tard sous la houlette

d'un autre président, lepasteur Daniel Ngoyi Mulunda, et pousser

à la création de la Céni et au rappel de l'abbé Malu-Malu, devenu

entre-temps conseiller du président Kabila.

Pour M. Badibanga, la démission de l'abbé Malu-Malu, "va compliquer

les choses" alors que le temps est compté pour organiser la prochaine

 présidentielle dans les délais prévus par la Constitution et que le fichier

 électoral issu de la présidentielle et des législatives de 2011 est jugé

 totalement "corrompu" par l'opposition et que l'enrôlement des nouveaux

 majeurs est au coeur des enjeux.

Soigné en Afrique du sud pour une maladie non précisée, l'abbé M M

 était absent de la scène publique depuis des mois. Il avait fait une brève

apparition en avril pour une conférence de presse où il était apparu fort

 affaibli, coiffé d'une casquette pour dissimuler la cicatrice d'une opération

 chirurgicale.

Compte tenu de ce que l'on savait de son état de santé, "tout laisse à croire

 qu'on a voulu gagner du temps" en le maintenant en place, estime M. Badibanga.

La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila

en 2011 lors d'élections entachées de fraudes massives. Aucun des scrutins

 qui devaient être organisés depuis lors ne s'est tenu.

M. Kabila dirige la RDC depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter

 en 2016, mais l'opposition le soupçonne de manœuvrer pour se maintenir au pouvoir

au-delà de la fin de son mandat, qui s'achève en décembre 2016, quitte à retarder

les élections.

En septembre, une décision de la Cour constitutionnelle a rendu caduc le calendrier

électoral de la CENI qui prévoyait la tenue d'une succession de scrutins jusqu'à

la présidentielle de novembre 2016.

Le climat politique est très tendu en RDC à l'approche de la fin du mandat de M.

 Kabila. Mercredi, l'ONU, qui dénonce depuis plusieurs mois une multiplication des

 arrestations d'opposants, a exhorté Kinshasa à permettre la tenue d'élections

 législatives et présidentielle "crédibles" en novembre 2016.

Pour les opposants, l'indisponibilité de l'abbé Apollinaire Malu-Malu

(issu de la société civile) laissait le champ libre au parti de M. Kabila, le Parti du

Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) à travers son délégué, le

 premier vice-président de la commission.

 

 

 

 

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