L'identité congolaise des Banyarwanda

La RDC, enclavée se trouve au cœur des frontières issues de la colonisation et par conséquent des voisinages géo-linguistiques qui prêtent à  confusion pour ceux qui refusent de comprendre. La RDC a prêté gîtes et couverts à tous les africains en détresse qui n'ont aujourd'hui, pas de reconnaissance ni de mémoire pour son hospitalité.

kaisa Ilunga

L'identité congolaise des Banyarwanda

 Basile Diatezwa

 Le mot "Banyarwanda" est utilisé par le pouvoir colonial belge (propriétaire du Congo) pour identifier une communauté congolaise qui parle la langue kinyarwanda. La communauté Banyarwanda au Congo est constituée des Hutu, des Tutsi et des Twa (pygmées); dans un même clan, on y trouve les 3 composantes La différence entre Hutu et Tutsi n’est qu’une conséquence de la stratification sociale dans le Rwanda précolonial. On est Hutu ou Tutsi de son père (patriarcat) et il n'y a pas une tribu Tutsi ou Hutu ; la langue kinyarwanda est une langue bantu. Pour comprendre cette subtilité sociologique, prenons le cas de 2 sœurs Hutu ; l’ainée épouse un Hutu et la cadette épouse un Tutsi ; les enfants de l’ainée seront des Hutu et les enfants de la cadette seront des Tutsi. Suite aux mythes ataviques issus des manipulations politiques coloniales et postcoloniales, des enfants issus des mêmes grands-parents sont arrivés à s’entretuer sans état d’âme (génocides) !

Ceux qui refusent l’identité congolaise aux Tutsi s’égarent dans l’ignorance et la haine de l’autre. RUBERWA n’a pas à s’expliquer sur son identité congolaise car il est congolais de fait et de droit ! On a vite oublié que le concept de la « nationalité douteuse », inventé dans les années 80 par des haineux irresponsables zaïrois, a entrainé la chute de Mobutu et le chaos qui perdure jusqu’aujourd’hui à l’est du Congo. L’invention aujourd’hui du concept de « pouvoir d’occupation » et la stigmatisation de «l’infiltration des institutions par des Rwandais» sont des faits politiques très graves qui vont certainement entrainer la balkanisation du Congo à l’exemple du Soudan où les musulmans du Nord méprisaient les noirs chrétiens du sud. Si nous sommes incapables de construire une communauté politique intégrée et conviviale au Congo, la Communauté Internationale sera obligée de prendre ses responsables face à l’immaturité politique de Congolais ! N’oublions pas que les frontières du Congo ne sont pas des acquis naturels ; elles ont été tracées par les puissances européennes sans notre consentement ; une partie du Rwanda précolonial a été cédé par l’Allemagne à la Belgique. Soit nous sommes capables de construire une communauté politique moderne intégrée et conviviale, soit il faut liquider ce gros bazars qui n’entraine que des catastrophes humanitaires sans fin, devenant une charge inutile pour la Communauté Internationale…. ! Aux Congolais de faire le choix rationnel… ! Voilà notre grand défi politique ! À bon entendeur..

Basile Diatezwa