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15 février 2012

L’absentéisme de l’UDPS au Palais du Peuple

                                                                  L’absentéisme de   l’UDPS au Palais du Peuple
  (L'Avenir Quotidien 15/02/2012)
 
  C’est demain jeudi 16 février que s’ouvre, conformément à l’article 114 de la   Constitution, la session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Dans un   communiqué de presse diffusé depuis le week-end dernier, le Secrétaire   général de l’Assemblée nationale invitait les autorités   politico-administratives des provinces à faciliter le transport vers Kinshasa   des députés élus afin de prendre part à cette session extraordinaire. Par   ailleurs, il priait également ceux des députés élus se trouvant à Kinshasa de   bien vouloir passer au Palais du Peuple pour remplir des formalités   administratives.
 
  La toute première séance sera présidée par le Secrétaire général de   l’Assemblée nationale. Puis, juste après l’appel nominal, il cèdera le   perchoir au Bureau provisoire présidé par le doyen des députés élus assisté   de deux secrétaires-rapporteurs choisis parmi les benjamins. Le Bureau   provisoire a pour rôle, entre autre, d’élaborer le règlement intérieur et de   procéder à l’élection du Bureau définitif.
 
  En dépit de cette invitation du premier fonctionnaire de l’Assemblée   nationale, quelques-uns des députés risquent de « sécher » cette session   extraordinaire qui débute ce jeudi 16 février. Et pour cause ? On se   rappellera que le président national de l’Union pour la Démocratie et le   Progrès Social, M. Etienne Tshisekedi wa Mulumba avait lancé un mot d’ordre à   toute l’Opposition pour « boycotter » purement et simplement cette session   extraordinaire au motif, selon lui, que toutes les élections du 28 novembre   sont à annuler parce que entachées de flagrantes irrégularités.
 
  L’Opposition politique congolaise étant plurielle, il n’est pas très évident   que tous les élus de différents partis politiques se réclamant de ce bord   obéissent à ce mot d’ordre, surtout dans la mesure où Tshisekedi n’est pas le   « patron » de toute l’Opposition. Déjà, l’on avait entendu des sons   discordants de certains leaders de l’opposition qui fustigent la vision du   lider maximo alors que pendant la campagne électorale, ce nom ne leur   quittait pas la bouche, juste pour avoir les suffrages du peuple. Si hier   l’Opposition congolaise était incapable de se choisir un candidat commun à la   présidentielle pour battre Joseph Kabila Kabange, il est hors de question aujourd’hui   que la même opposition adopte une position commune quant au « boycott » de la   session extraordinaire.
 
  Pour le Mouvement de Libération du Congo (Mlc), il y a très peu de chance que   ses élus suivent le mot d’ordre du Sphinx de Limete. Il en serait de même   pour l’Union pour la Nation congolaise de Vital Kamerhe, à moins que ce   dernier s’impose pour garder ses « bons rapports » avec Tshisekedi. Les purs   et durs tshisekedistes comme Roger Lumbala, Jean-Claude Vuemba, Martin   Fayulu, Diomi Ndongala, … obéiront sûrement à l’œil au mot d’ordre de   Tshisekedi.
 
  Quant aux 42 élus de l’UDPS, ils sont pratiquement contraints de se soumettre   sous peine d’être diabolisés et marginalisés par les combattants. Et même   parmi eux, quelques-uns (y compris Félix Tshisekedi, le propre fils de   Etienne) n’approuvent pas ce mot d’ordre parce que, disent-ils, l’UDPS a trop   souffert de la politique de la chaise vide. C’est ce qui nous poussait à   écrire dans l’une de nos éditions antérieures que les députés de l’UDPS   étaient devant un choix cornélien, un choix pratiquement troublant. On sait   que ces élus ont dépensé beaucoup d’argent en battant campagne. Dieu leur   ayant fait grâce, ils sont élus. En entrant au Palais du Peuple, ils espèrent   éponger quelque peu les dépenses engagées. Maintenant, faut-il obéir au mot   d’ordre du président national ou y aller quand même, même s’il faut être   exclu du parti ? Faut-il rappeler que les dispositions constitutionnelles   stipulent qu’un député exclu du parti qui l’a fait élire garde son mandat.   Par contre, un député qui démissionne du parti le perd.
 
  Apparemment, on voit que l’UDPS n’a pas encore tiré les leçons de son   absentéisme de 2006 qui lui a été très préjudiciable à plus d’un égard. Et   ses dirigeants l’ont reconnu, bien que tard. Elle veut récidiver à ses   dépens. Et elle risque de subir les mêmes préjudices en dépit du fait que le   contexte est différent.
 
  D.L.

© Copyright L'Avenir Quotidien

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