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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
14 mars 2012

Hama Amadou, Président de l’Assemblée nationale

 

Hama Amadou, Président de l’Assemblée nationale du Niger : Je remercie Les Afriques pour cette opportunité de m’adresser aux Nigériens. J’avoue qu’un homme politique doit être apte à faire face aux contingences et épreuves de la vie politique. Cela ne m’étonne guère. S’agissant de mon soutien au second tour de la présidentielle 2011 au candidat du Pnds Tarraya (ex parti d’opposition avant d’accéder au pouvoir), j’ai écouté la voix du peuple. Sans arrière -pensée, sans arrières calculs, ma position d’aller soutenir le candidat Issoufou contre mon ancien parti (Mnsd, parti de Tanja) est une position courageuse et citoyenne. Cela fait partie de mon destin et de ma trajectoire. Je l’assume. Il n’y a jamais eu de hache de guerre entre nous. Il s’est agi plus d’ambitions politiques en un moment donné, qu’autre chose. L’essentiel, c’est de servir ensemble la nation comme nous l’ont demandé la majorité des citoyens nigériens

LA : Peut-on parler de cohabitation politique ou d’alliance stratégique entre Hama Amadou et Issoufou ?

H.A : C’est une sorte d’alliance qui fonctionne très bien. Au second tour de l’élection présidentielle, il fallait soit être du côté du peuple, ou conforter le tazartché qui ne faisait plus recette et défendu par les partisans du bonus de Tanja Mamadou. J’ai décidé d’être un acteur clé dans la volonté du changement prôné par le peuple. Globalement, cette alliance donne de bons résultats au grand bonheur de nos concitoyens, d’éternels otages des querelles politiques.

LA : Vos détracteurs qualifient à la fois cette alliance de façade et précaire qui ne survivra pas très longtemps ?

H.A : Ils se trompent. Le président et moi sommes conscients des défis qui nous attendent. Ceux qui prédisent la mort prématurée de cette alliance sont connus. Nous n’allons pas nous laisser distraire par ces gens. Nous travaillons, c’est l’essentiel.

LA : L’affaire Djibo Zakaï, député de votre parti et proche lieutenant, pollue t’elle vos rapports avec le président Mahamadou Issoufou ?

H.A : Aucunement ! C’est une affaire judiciaire qui a atterrit sur le bureau de l’assemblée nationale. Nous examinons le dossier. Le problème Djibo Zakai est d’ordre judiciaire. Je vous certifie que cela n’a aucune connotation politique. Maintenant on est en politique, chacun peut tirer les ficelles de son côté. Mes rapports avec le président Issoufou sont très bons et ne souffrent d’aucune zone d’ombre.

LA : Sur le plan politique, cette situation a-t-elle affaibli votre formation le Lumana, troisième force politique du pays ?

H.A : (Rire…) Jamais ! Je ne suis pas un nain politique. J’ai un parcours et mon parti, Lumana, arrivé troisième après tant d’épreuves que j’ai subies avant sa création prouve qu’il est un grand parti, bien ancré dans le pays. L’affaire du député Djibo Zakaï ne peut pas m’affaiblir en tant qu’individu, a fortiori un appareil politique comme Lumana. J’ai tenu tête aux tazartchistes, emportés par l’ouragan Lumana. Non, c’est une goutte d’eau dans la mer.

LA : Quel bilan faites-vous après 270 jours de cohabitation ?

H.A : Nous avons produit d’excellents résultats en termes de bonne gouvernance. Le pays se remet au travail grâce aux chantiers mis en oeuvre par l’ensemble des forces gouvernementales. Le chef de l’Etat et moi, fonctionnons avec un objectif partagé d’améliorer chaque jour les conditions sociales, économiques des Nigériens. C’est autour de ces priorités qui guident nos actions au quotidien que l’alliance s’avère utile et pertinente.

LA : Les investisseurs soutiennent que la stabilité et le développement du Niger dépendent en grande partie du pacte d’alliance scellé entre vous et le président. Que répondez-vous ?

H.A : Absolument. La stabilité du pays est au centre de la qualité de nos relations. Le chef de l’Etat et moi sommes conscients que le portefeuille des investissements au profit de notre pays est sous-tendu par l’équilibre des institutions et la stabilité politique intérieure. C’est justement là que réside en priorité la crédibilité du Niger aux yeux des investisseurs et de la communauté internationale qui ont applaudi cette forme d’alliance porteuse d’espérance. Nous l’avons bien compris.

LA : Le pétrole du Niger coule depuis début janvier 2012, mais fait l’objet de friction et récemment d’une insurrection populaire à Zinder. Comment comptez-vous gérer cette nouvelle ère qui souffle sur le pays ?

H.A : Ecoutez, la commercialisation des premiers barils de pétrole au Niger n’est pas liée à la contestation qui a dégénéré à Zinder. C’est archi faux. C’est une manipulation souterraine orchestrée par des hommes politiques. La sortie du brut de pétrole a coïncidé avec l’enrôlement devant la justice à Zinder de deux affaires concomitantes (un élève et un homme politique). Cela a provoqué une situation explosive. Ces deux choses distinctes. Maintenant, certains milieux politiques ont trouvé la parade en distillant que c’est le début de l’insurrection populaire depuis la commercialisation du baril nigérien. Le pétrole est à son début et ouvre de bonnes perspectives pour la relance de notre économie via des grands projets d’infrastructures. Il faut renforcer son exploitation et les découvertes d’indices sur d’autres sites sont prometteuses.

LA : Le gel des investissements de la multinationale Areva jusqu’à 2014 plombe t-il le décollage économique du Niger ?

H.A : En quelque sorte. Pour des raisons stratégiques, Areva reporte son plan d’investissements au Niger. Le marché obéit à certaines règles. Cela a un coût sur l’économie. Le Niger, ce n’est pas seulement son uranium, il y a son pétrole. Nous serons un grand pays pétrolier courant 2014. Des multinationales de renommée internationale manifestent leurs intentions chaque jour d’y investir. Nous devons bien utiliser les ressources tirées de ces investissements pour les faire profiter aux Nigériens. Sinon, nous passons à côté.

LA : Le chef de l’Etat a initié les 3 N (Le Niger Nourrit les Nigériens), un programme chiffré à quelque 6000 milliards Fcfa. Pari difficile ou pas ?

H.A : Un excellent programme. Le Niger peut accéder à plus de ressources. L’argent existe toujours, il faut le chercher auprès des bailleurs et des marchés. Tout dépendra de l’approche et de l’usage qu’on en fera de cette manne dont la vocation première est d’abréger les souffrances des populations. Elles ont besoin d’écoles et d’universités dignes de nom, d’hôpitaux, de routes, de vivres et d’eau potable. Il ne faut pas qu’on néglige l’agriculture, qui doit retrouver sa place. Nous sommes un pays sahélien, nos paysans ont besoin de terres, d’eau, SONDAGE .  Quelles solutions préconisez-vous pour éradiquer définitivement la rébellion touarègue, confondue, à tort ou à raison, avec celle des terroristes de AQMI?  Préconiser la coopération militaire régionale...  Combattre à la base un terrorisme régional...  Dialogue entre les Pays du Sahel et Aqmi...  Sans avis........    - Participer au sondage  - Résultats du sondage  - Consultez les sondages antérieurs...                 

 En visite officielle à Paris, l’ancien premier ministre nigérien et actuel président de l’assemblée nationale, Hama Amadou parle du pacte d’alliance scellé avec le président Issoufou, du début du pétrole qui coule au Niger, du gel des investissements de Areva, du programme gouvernemental «3 N», du syndrome de l’armée et de son avenir politique.

Les Afriques : Faiseur de roi lors du second tour de la présidentielle 2011, vous présidez, suite à une alliance avec l’actuel président, Mahamadou Issoufou, votre rival d’hier, l’institution parlementaire nigérienne. Peut-on dire que la hache de guerre a été enterrée au service de la nation ?

Hama Amadou, Président de l’Assemblée nationale du Niger : Je remercie Les Afriques pour cette opportunité de m’adresser aux Nigériens. J’avoue qu’un homme politique doit être apte à faire face aux contingences et épreuves de la vie politique. Cela ne m’étonne guère. S’agissant de mon soutien au second tour de la présidentielle 2011 au candidat du Pnds Tarraya (ex parti d’opposition avant d’accéder au pouvoir), j’ai écouté la voix du peuple. Sans arrière -pensée, sans arrières calculs, ma position d’aller soutenir le candidat Issoufou contre mon ancien parti (Mnsd, parti de Tanja) est une position courageuse et citoyenne. Cela fait partie de mon destin et de ma trajectoire. Je l’assume. Il n’y a jamais eu de hache de guerre entre nous. Il s’est agi plus d’ambitions politiques en un moment donné, qu’autre chose. L’essentiel, c’est de servir ensemble la nation comme nous l’ont demandé la majorité des citoyens nigériens

LA : Peut-on parler de cohabitation politique ou d’alliance stratégique entre Hama Amadou et Issoufou ?

H.A : C’est une sorte d’alliance qui fonctionne très bien. Au second tour de l’élection présidentielle, il fallait soit être du côté du peuple, ou conforter le tazartché qui ne faisait plus recette et défendu par les partisans du bonus de Tanja Mamadou. J’ai décidé d’être un acteur clé dans la volonté du changement prôné par le peuple. Globalement, cette alliance donne de bons résultats au grand bonheur de nos concitoyens, d’éternels otages des querelles politiques.

LA : Vos détracteurs qualifient à la fois cette alliance de façade et précaire qui ne survivra pas très longtemps ?

H.A : Ils se trompent. Le président et moi sommes conscients des défis qui nous attendent. Ceux qui prédisent la mort prématurée de cette alliance sont connus. Nous n’allons pas nous laisser distraire par ces gens. Nous travaillons, c’est l’essentiel.

LA : L’affaire Djibo Zakaï, député de votre parti et proche lieutenant, pollue t’elle vos rapports avec le président Mahamadou Issoufou ?

H.A : Aucunement ! C’est une affaire judiciaire qui a atterrit sur le bureau de l’assemblée nationale. Nous examinons le dossier. Le problème Djibo Zakai est d’ordre judiciaire. Je vous certifie que cela n’a aucune connotation politique. Maintenant on est en politique, chacun peut tirer les ficelles de son côté. Mes rapports avec le président Issoufou sont très bons et ne souffrent d’aucune zone d’ombre.

LA : Sur le plan politique, cette situation a-t-elle affaibli votre formation le Lumana, troisième force politique du pays ?

H.A : (Rire…) Jamais ! Je ne suis pas un nain politique. J’ai un parcours et mon parti, Lumana, arrivé troisième après tant d’épreuves que j’ai subies avant sa création prouve qu’il est un grand parti, bien ancré dans le pays. L’affaire du député Djibo Zakaï ne peut pas m’affaiblir en tant qu’individu, a fortiori un appareil politique comme Lumana. J’ai tenu tête aux tazartchistes, emportés par l’ouragan Lumana. Non, c’est une goutte d’eau dans la mer.

LA : Quel bilan faites-vous après 270 jours de cohabitation ?

H.A : Nous avons produit d’excellents résultats en termes de bonne gouvernance. Le pays se remet au travail grâce aux chantiers mis en oeuvre par l’ensemble des forces gouvernementales. Le chef de l’Etat et moi, fonctionnons avec un objectif partagé d’améliorer chaque jour les conditions sociales, économiques des Nigériens. C’est autour de ces priorités qui guident nos actions au quotidien que l’alliance s’avère utile et pertinente.

LA : Les investisseurs soutiennent que la stabilité et le développement du Niger dépendent en grande partie du pacte d’alliance scellé entre vous et le président. Que répondez-vous ?

H.A : Absolument. La stabilité du pays est au centre de la qualité de nos relations. Le chef de l’Etat et moi sommes conscients que le portefeuille des investissements au profit de notre pays est sous-tendu par l’équilibre des institutions et la stabilité politique intérieure. C’est justement là que réside en priorité la crédibilité du Niger aux yeux des investisseurs et de la communauté internationale qui ont applaudi cette forme d’alliance porteuse d’espérance. Nous l’avons bien compris.

LA : Le pétrole du Niger coule depuis début janvier 2012, mais fait l’objet de friction et récemment d’une insurrection populaire à Zinder. Comment comptez-vous gérer cette nouvelle ère qui souffle sur le pays ?

H.A : Ecoutez, la commercialisation des premiers barils de pétrole au Niger n’est pas liée à la contestation qui a dégénéré à Zinder. C’est archi faux. C’est une manipulation souterraine orchestrée par des hommes politiques. La sortie du brut de pétrole a coïncidé avec l’enrôlement devant la justice à Zinder de deux affaires concomitantes (un élève et un homme politique). Cela a provoqué une situation explosive. Ces deux choses distinctes. Maintenant, certains milieux politiques ont trouvé la parade en distillant que c’est le début de l’insurrection populaire depuis la commercialisation du baril nigérien. Le pétrole est à son début et ouvre de bonnes perspectives pour la relance de notre économie via des grands projets d’infrastructures. Il faut renforcer son exploitation et les découvertes d’indices sur d’autres sites sont prometteuses.

LA : Le gel des investissements de la multinationale Areva jusqu’à 2014 plombe t-il le décollage économique du Niger ?

H.A : En quelque sorte. Pour des raisons stratégiques, Areva reporte son plan d’investissements au Niger. Le marché obéit à certaines règles. Cela a un coût sur l’économie. Le Niger, ce n’est pas seulement son uranium, il y a son pétrole. Nous serons un grand pays pétrolier courant 2014. Des multinationales de renommée internationale manifestent leurs intentions chaque jour d’y investir. Nous devons bien utiliser les ressources tirées de ces investissements pour les faire profiter aux Nigériens. Sinon, nous passons à côté.

LA : Le chef de l’Etat a initié les 3 N (Le Niger Nourrit les Nigériens), un programme chiffré à quelque 6000 milliards Fcfa. Pari difficile ou pas ?

H.A : Un excellent programme. Le Niger peut accéder à plus de ressources. L’argent existe toujours, il faut le chercher auprès des bailleurs et des marchés. Tout dépendra de l’approche et de l’usage qu’on en fera de cette manne dont la vocation première est d’abréger les souffrances des populations. Elles ont besoin d’écoles et d’universités dignes de nom, d’hôpitaux, de routes, de vivres et d’eau potable. Il ne faut pas qu’on néglige l’agriculture, qui doit retrouver sa place. Nous sommes un pays sahélien, nos paysans ont besoin de terres, d’eau, d’engrais. L’épine dorsale des 3 N réside dans l’agriculture.

LA : Peut-on dire depuis la fin de la transition militaire du général Salou Djibo, que le Niger s’est éloigné du syndrome de l’armée ?

H.A : J’ai toujours été contre la démocratie sous protectorat militaire. D’ailleurs on en a parlé lors d’une interview que je vous avez accordée à l’occasion de la présidentielle de 2011 à mon domicile. J’ai la conviction que le Niger est entré dans un nouveau contexte politique, du fait de la maturité et du sens de la citoyenneté de ses leaders politiques aux commandes de la République. Tout dépendra de notre comportement et notre capacité à gérer la chose publique. Si nous voulons que l’armée ne joue pas aux régulateurs du jeu politique au Niger. La bonne pratique démocratique des gouvernants nous garantit de ne pas être sous protectorat militaire. Maintenant si nous leur donnons les raisons d’intervenir, nous serons responsables de cette situation. Il faut que les mentalités changent.

LA : En tant que chef du parlement nigérien, quelle appréciation faites vous de la qualité du travail des élus du peuple ?

H.A : Le niveau des débats est très satisfaisant par rapport au passé. La qualité des travaux en plénière s’est bonifiée à hauteur de 70%. L’assemblée forte de 113 députés est composée de deux grands pôles : il y a la mouvance présidentielle constituée de 83 députés dont entre autres 37 du Pnds (parti au pouvoir) 25 de mon parti et l’opposition constituée de 30 députés avec 26 élus issus du Mnsd (parti de Seini Oumarou), 3 de CDS de Mahame Ousmane. Certes, il y a des améliorations à apporter à l’interne, notamment ce qui concerne la formation de l’administration parlementaire et le personnel. Un programme a été élaboré dans ce sens dans un à deux ans. Pour le moment, on s’efforce à tendre vers une qualité des travaux du parlement, une institution stratégique de la république.

LA : L’après Issoufou joue-t-il à votre faveur ?

H.A : On verra. Le temps est le meilleur juge. Mon parti se massifie et est encore dans la mouvance présidentielle. Je reste un acteur clé du jeu politique au Niger. Mon avenir politique est étroitement lié à la vie de mon parti, Lumana et entend participer aux grands changements attendus du peuple. Mon rôle et celui de mon parti est d’apporter sa pierre à la construction du Niger.

Propos recueillis par Ismael Aidara

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