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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
14 août 2012

Mali: Canon, plus convaicant que dialogue de sourd

 

 
 

 

Mali: Contre le cancer islamiste, il n’y a que la thérapie du canon
(L'Observateur Paalga 13/08/2012) 


Ouf ! Le plan d’attaque tant attendu par le Conseil de sécurité serait enfin sorti des limbes au cours de la réunion des chefs d’état-major des pays de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEdEao) qui se tient à Bamako depuis le 9 août 2012. 

Selon des dires qui ont fuité de la rencontre, le brainstorming des galonnés aurait accouché d’un scénario se déclinant en quatre actes : la sécurisation des institutions démocratiques à Bamako, la protection des réfugiés de l’intérieur, la formation de l’armée malienne et l’appui de celle-ci en logistique ainsi qu'en supplétifs pour reconquérir les territoires du septentrion malien. 

Voilà une pièce en quatre actes dont la mise en scène diligente arrêtera la tragédie que vivent les populations du Nord. Auparavant, il faudra que les chefs d’Etat l’adoptent lors de leur rencontre de ce lundi 13 août 2012, toujours à Bamako.

Après, il restera l’ultime étape : la formulation d’une demande d’intervention par les autorités de Bamako au Conseil de sécurité. Dioncounda Traoré devra passer outre l’avis des putschistes du 22 mars, à qui le déploiement d’une armée africaine donne de l’urticaire ; un acte de grand courage politique qui, s’il venait à être posé, mettra fin aux interminables conciliabules et mini-sommets dans les salons feutrés des palais présidentiels pour faire place à une intervention armée. Celle-ci apparaît de plus en plus comme l’unique issue au regard des derniers événements au Nord. La preuve, le négociateur burkinabè, Djibril Bassolet, après sa visite dans le bastion islamiste à Kidal et Gao, le 8 août 2012, doit être bien marri et, à moins d’être d’un optimisme à toute épreuve, a perdu ses dernières illusions sur la possibilité d’un accord négocié avec les barbus.

A peine avait-il tourné les talons que le Mujao, qui contrôle la région de Gao, sortait le cimeterre pour amputer le bras d’un jeune homme accusé de vol de bétail dans la ville d’Ansongo et convoquait les 40 imams de Gao pour leur annoncer l’instauration de la loi islamique. Le mouvement islamiste voudrait faire la nique à la médiation africaine qu’il ne s'y serait pas pris autrement. D’ailleurs, ni le Mujao ni Ansar Dine n’ont fait mystère, depuis le début de l’occupation, de leur volonté d’imposer la charia à l’ensemble du Mali et à toute la sous-région.

Que la diplomatie de la CEDEAO continue de caresser les barbus islamistes dans le sens du poil, espérant - on ne sait par quel miracle - changer ces djihadistes furieux en doux apôtres de la non-violence, a de quoi intriguer plus d’un observateur et indigner les populations du Nord, elles qui paient le prix fort de l’humiliation et de la privation depuis que leur est imposé un avatar philistin de l’islam qu’elles ont pourtant connu et pratiqué, tolérant et ouvert. Il est vrai que les islamistes ont réussi, à force de pousser chaque jour d’un cran le curseur sur l’échelle des horreurs, à démontrer l’inanité de la voie diplomatique : ainsi, après l’interdiction du tabac et de l’alcool, de la télévision et même du sport la destruction des lieux saints, la flagellation, l’amputation de membre et la lapidation à mort, les Maliens du Nord assistent, impuissants, à l’enrôlement de leurs enfants dans le djihad.

Le prosélytisme agressif et la générosité intéressée des islamistes séduisent de plus en plus les populations et les gagnent à la cause djihadiste. Plus la communauté africaine en est à parlementer, plus le temps joue en faveur des islamistes, qui confortent tranquillement leurs bases par le recrutement de nouveaux convertis et d’enfants-soldats qu’ils transformeront en combattants de la foi et, pourquoi pas, en futurs bombes humaines. Aussi, la continuation des pourparlers par la CEDEAO, après les récents camouflets infligés au médiateur burkinabè, relèverait-elle de l’absurde. A moins que la communauté sous-régionale ne pratique un jeu de dupes, par la négociation le couteau entre les dents, en d’autres termes, en faisant dans le dilatoire dans l'attente d’être prête à la confrontation armée.

Bientôt, ose-t-on enfin croire, les autorités maliennes solliciteront l’aide armée de la communauté internationale, et les bruits des canons des libérateurs résonneront dans les sables du septentrion malien. Il est un temps pour tout ; celui des négociations ayant vraisemblablement fait long feu, il est donc l'heure de changer de thérapeutique ; après l’homéopathie de la diplomatie, il est opportun de changer de protocole, en essayant la chirurgie du canon, qui apparaît comme la seule à même de traiter le cancer islamiste du Nord-Mali.

La Rédaction

 

© Copyright L'Observateur Paalga

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