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4 octobre 2012

Mali: Le virus islamique?-Le virus Al Qaida?

 

 
 

 

Intervention militaire dans le Nord du Mali: Cacophonie franco-américaine
(L'Expression 04/10/2012) 


A la veille d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée au Mali, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines se trouve depuis hier à Paris.

Divergences sur une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali. Au moment où les Etats-Unis réfléchissent à cette option, Alger et Paris se concertent sur cet épineux dossier à la faveur de la visite qu’effectue, depuis hier en France, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines.

Abdelkader Messahel doit s’entretenir avec des responsables français, notamment le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, ces entretiens seront consacrés «essentiellement à la situation qui prévaut dans le Sahel, et en particulier au Mali», a précisé M.Belani. Ce dernier a mis l’accent sur «la tradition que l’Algérie entretient avec ses principaux partenaires sur les questions d’intérêt commun». Il a expliqué que ces entretiens s’inscrivent dans le cadre des efforts menés par l’Algérie avec ses principaux partenaires américain et européens et en coordination avec les pays du champ pour, d’une part, «consolider la lutte permanente contre le terrorisme et le crime transnational organisé» et, d’autre part, pour «rechercher les meilleures voies d’une solution durable à la crise malienne destinée à conforter les Maliens dans leurs efforts visant à préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de leur pays».

L’Algérie et la France divergent sur le règlement de la crise malienne. Le nord du Mali est occupé depuis plusieurs mois par des groupes islamistes armés dont certains, comme le Mujao, sont affiliés à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). Paris presse les pays de la région d’intervenir militairement pour chasser les terroristes du Nord-Mali alors qu’Alger milite davantage pour une solution politique, tout en mettant en garde contre les conséquences d’une intervention militaire étrangère dans la région et sur l’afghanisation du Sahel. Pour leur part, les autorités américaines n’auront pas attendu l’examen de la situation au nord du Mali par le Conseil de sécurité de l’ONU pour engager une réflexion sur de possibles bombardements de drones contre les positions d’Al Qaîda au Maghreb islamique.

Le Washington Post rapporte mardi «que le principal conseiller du président Barack Obama pour l’antiterrorisme, John Brennan, mène l’évaluation de la situation dans la région en coopération avec le département d’Etat et le Pentagone, et examine la possibilité d’une intervention américaine pour lutter contre ces groupes extrémistes».

Pourtant le général Carter Ham, commandant de l’Africom basé en Allemagne avait lors de sa visite à Alger confirmé qu’aucune intervention au nord du Mali n’est à envisager souhaitant par contre que c’est aux Maliens et les pays directement concernés qu’il appartient de franchir ce cap. Les USA qui ont toujours appelé à un rôle pivot de l’Algérie dans cette zone semblent dire la chose et son contraire du fait que désormais le recours à une intervention par la force par ce pays est prévisible à l’aide de drones, une initiative déjà opérationnelle contre des groupes terroristes dans des pays comme le Pakistan, le Yémen ou la Somalie. Cette possibilité au nord du Mali est à l’étude rapporte encore ce journal citant des responsables américains sous couvert d’anonymat. Néanmoins, le porte-parole du Pentagone, George Little, avait de son côté soutenu que «les Etats-Unis n’envisagent pas à ce stade d’opérations militaires unilatérales au Mali ou dans la région, on se concentre avant tout sur la formation et le renforcement des capacités des pays de la région et d’organisations régionales comme la Cédéao».

Une déclaration allant dans le même sens que les propos du général Carter Ham, qui soulignait que toute action au nord du Mali doit être menée par des pays africains. L’Algérie consciente que l’appel par le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra aux Occidentaux, d’intervenir militairement a été formulé sous la pression de l’Hexagone, continue de lutter pour une solution pacifique à la crise et insiste sur une stratégie de dialogue. Ce que l’Elysée n’admet pas et cherche sous tout prétexte à peser de tout son poids pour une intervention militaire à travers la Cédéao. C’est cette pièce du puzzle qui va permettre à la France d’avoir un pied sûr dans cette zone qu’elle considère toujours comme son pré carré! Contrairement à l’Algérie qui refuse de transgresser la législation internationale en portant atteinte à l’intégrité territoriale d’un pays souverain. Même avec l’arrivée de François Hollande considéré comme un républicain parfait, la politique étrangère de la France continue de valser sur les mêmes pas que Nicolas Sarkozy qui avait entraîné son pays dans une guerre inutile contre la Libye. L’héritage de cette politique confié à François Hollande s’impose comme identique, il n’y a vraiment pas une grande différence entre les deux hommes, dont le tout récemment porté à la tête de la République croit pouvoir convaincre l’opinion internationale par l’attaque des terroristes contre le consulat américain à Benghazi qui avait malheureusement entraîné la mort de l’ambassadeur des Etats-Unis et quatre de ses collaborateurs. Ça serait plus simple pour les Américains d’intervenir en Libye pour combattre les groupes armés affiliés à Al Qaîda, on compte des équipes de G’IS sur le territoire libyen. Selon des observateurs, le Quai d’Orsay manipule toute information à son profit et les contradictions dans les déclarations des responsables américains laissent une fenêtre ouverte en faveur des visées de l’Hexagone.

Ceci dit, le Conseil de sécurité de l’ONU, qui examinera au cours de ce mois-ci la situation au Mali, se prononcera sur la question a déclaré à la presse l’ambassadeur du Guatemala aux Nations unies, Gert Rosenthal, sachant qu’une première consultation sur le Mali aura lieu aujourd’hui, afin d’établir une évaluation préliminaire de la manière dont le Conseil de sécurité pourrait faire face aux problèmes auxquels ce pays est confronté.

Par Ikram GHIOUA -

 

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