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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
13 novembre 2012

MALI: Une Intervention qui se fait attendre

 

 
 
     


 

Sommet extraordinaire de la Cédéao sur le Mali: LES CHEFS D’ETAT FINALISENT LE PLAN D’INTERVENTION MILITAIRE AU NORD
(L'Essor 12/11/2012)


Les dirigeants des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ainsi que d’autres pays africains devaient approuver un plan stratégique qui sera transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, via l’Union africaine

Les chefs de l’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis hier, en sommet extraordinaire à Abuja, dans la capitale nigériane, pour entériner « le projet de concept stratégique » pour la résolution de la crise que connaît le Mali, un plan élaboré la semaine dernière à Bamako lors de la 11è réunion extraordinaire des chefs d’Etat-major de la CEDEAO élargie aux experts militaires de la force en attente de l’Union africaine, des Nations unies et des partenaires. 

Il définit les grands axes stratégiques de l’intervention militaire dans le Nord de notre pays en vue d’y déloger les islamistes radicaux armés.
Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré a pris part au sommet tenu au rez-de-chaussée à l’hôtel Transcorp Hilton d’Abuja. Le président Dioncounda Traoré avait trouvé sur place le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Coulibaly et son homologue de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Yamoussa Camara qui, la veille, avaient participé à la réunion ministérielle préparatoire de la rencontre des chefs d’Etats.
LE DIALOGUE, OPTION FAVORITE : Un seul point était inscrit à l’ordre du jour : l’examen du plan d’intervention militaire au Mali et la situation de la Guinée Bissau, pays qui, comme le nôtre, a connu lui aussi un coup d’Etat militaire. Les dirigeants des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ainsi que d’autres pays africains dont la Mauritanie et l’Algérie devaient approuver un plan stratégique qui sera transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, via l’Union africaine. Ce plan d’intervention impliquerait 5 500 soldats, en vue de la reconquête du Nord de notre pays. Le projet, adopté vendredi dans la capitale nigériane par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères ouest-africains, prévoit en effet le déploiement d’une force de 5 500 soldats qui inclurait des ressortissants de pays africains hors Cédéao. D’autres pays africains n’appartenant pas à la Cédéao – dont l’Afrique du Sud, la Mauritanie, le Maroc, la Libye, l’Algérie et le Tchad- avaient été conviés à participer au sommet d’hier.
Les ministres avaient souligné vendredi que le dialogue restait l’option favorite dans la résolution de la crise dans notre pays, mais que les discussions ne seraient pas «sans fin». «Il faut maintenir la pression au maximum avec une montée en puissance du plan d’intervention militaire. Tout le monde souhaite que l’intervention ne vise que les terroristes. Notre option préférée reste le dialogue», avait déclaré avant le sommet, le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinit.
A l’ouverture des travaux du sommet d’hier, Le président nigérian Goodluck Jonathan a affirmé que l’option militaire contre les islamistes armés était nécessaire pour éviter des « conséquences dommageables » pour l’ensemble de l’Afrique. « Cette intervention s’appuiera sur une résolution de l’ONU (adoptée le 12 octobre dernier, Ndlr) pour chasser les rebelles et les anarchistes qui ont transformé le nord du pays en une zone de non-droit. Nous devons le faire pour éviter des conséquences dommageables, non seulement pour le Mali mais pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique tout entière », a-t-il déclaré. Goodluck Jonathan a indiqué que le Nigeria soutient les résolutions des chefs d’Etat-major pour une intervention militaire rapide.
Le président de la conférence des chefs d’Etats, Alassane Ouattara a, lui, insisté sur la nécessité de traiter les causes profondes de la crise au Mali. Jugeant qu’il est crucial de mutualiser les efforts pour mettre fin aux souffrances des populations assiégées, le président ivoirien a invité ses homologues à y travailler résolument. Alassane Ouattara qui n’exclut pas une solution politique négociée plaide pour une préparation diligente de l’opération militaire. « Tout en donnant une chance au dialogue, nous devons poursuivre les préparatifs militaires contre les groupes terroristes qui écument le Nord du Mali et qui terrorisent les populations locales », a plaidé le président ivoirien. « Nous devons accélérer la résolution de la crise au Mali et au Sahel, a-t-il déclaré. La marche vers une solution politique négociée nous permettra de conduire une intervention militaire apaisée et de mieux identifier les cibles et les terroristes à combattre.
Quant à Désiré Kadré Ouédrago, président de la Commission de la CEADEAO, il a soutenu que la crise malienne est « un risque pour l’ensemble de la communauté internationale » et qu’à l’interne, les Maliens doivent rapidement se mettre d’accord sur une feuille de route et la création d’une structure pour le dialogue politique. Les élections, elles, seront organisées au moment venu, a-t-il dit.
On retrouve le même message de fermeté et d’appel à l’action dans le discours du Haut représentant de l’Union africaine (UA) pour notre pays et le Sahel qui représentait la présidente de la Commission de l’Union africaine. Pierre Buyoya a rappelé que l’UA condamne toute forme d’extrémisme et le recourt à la rébellion armée pour faire valoir des revendications politiques. L’ancien président burundais a réitéré le soutien de l’Union africaine aux efforts de la CEDEAO et des autres partenaires.
Après la cérémonie d’ouverture, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont réunis pour un premier huit clos qui a duré près de quatre heures, le temps d’étudier le rapport de la réunion extraordinaire du Conseil de médiation et de permettre aux médiateurs de faire le point de la question
HORS DE LA CEDEAO : L’Algérie, acteur régional clé et traditionnellement réservé sur une intervention, était représentée au sommet d’Abuja par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. La Mauritanie, autre voisin qui a pour le moment refusé de participer à une intervention, a envoyé son ministre des Affaires étrangères, Hamady Ould Hamady. La Libye était aussi représentée. Le Maroc, quant à lui, était représenté par Youssef El Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères.
De leur côté, les Européens soutiennent les initiatives régionales africaines, mais ont jusqu’à présent affirmé qu’ils n’enverraient pas de troupes destinées à combattre au sol, que l’option militaire ne devait être envisagée qu’en « dernier ressort », mais qu’ils étaient prêts à un soutien logistique et d’encadrement.
Justement samedi, les ministres français et allemand des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Guido Westerwelle, ont appelé l’Union européenne à soutenir «le déploiement et l’engagement d’une force internationale au Mali», dans une tribune publiée par le quotidien français Le Figaro. Une mission européenne d’entraînement des forces africaines au Mali, qui pourrait mobiliser 200 militaires, sera discutée par les ministres de la Défense et ceux des Affaires étrangères de cinq pays européens, le 15 novembre à Paris, avait indiqué jeudi une source au ministère français de la Défense
Le président français François Hollande a réaffirmé hier que la France n’interviendrait pas directement au Mali mais aurait le devoir d’être aux côtés des Africains s’ils décidaient d’une opération militaire pour chasser les groupes islamistes armés du nord du pays.
Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de cinq pays européens – France, Allemagne, Italie, Pologne et Espagne – doivent se réunir jeudi prochain à Paris pour discuter de la mise sur pied d’une mission européenne d’entraînement, qui compterait au moins 200 soldats.
Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Abuja intervient après une réunion extraordinaire des chefs d’Etat-major de la CEDEAO élargie aux experts militaires de la force en attente de l’Union africaine, des Nations unies et des pays partenaires, qui s’est tenu la semaine dernière dans notre pays.
Les hautes autorités militaires des pays de l’organisation régionale et leurs partenaires techniques et financiers avaient marqué, dans une quasi unanimité, leur adhésion au concept des opérations (Conops) harmonisé élaboré par les officiers planificateurs au cours de la semaine de veille. Ce Conops fixe les grands axes stratégiques de l’intervention de la future force internationale au Mali appelée désormais MISMA, (Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine)
Nous reviendrons sur les conclusions de la rencontre d’Abuja dans notre prochaine édition.
Envoyé spécial
A. M. CISSE

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