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"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
30 novembre 2012

RDC: Retrait, prudence petits pas, ce n´est qu´un au revoir?

 Dans l'est de la RDC, le repli des rebelles du M23 traîne en longueur

GOMA (RDC) (AFP) - 29.11.2012 19:44 - Par Max DELANY

La rébellion congolaise du M23, qui avait promis d'achever vendredi son retrait des localités de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) prises récemment, a annoncé jeudi que l'opération risquait de prendre plus de temps que prévu.

Les rebelles du M23 sur des collines autour de la localité de Mushaki, dans l'Est de la RDC, le 29 novembre 2012
AFP - Phil Moore
Des ciivils portent des munitions pour le compte des rebelles du M23 à Mushaki dans l'Est de la RDC, le 29 novembre 2012
AFP - Phil Moore
Le chef militaire des rebelles, le général Sultani Makenga, le 25 novembre à Goma
AFP/Archives - Phil Moore 
Carte de localisation du conflit oriental en République démocratique du Congo et incursion de rebelles hutu au Rwanda
AFP -
Le président du M23, Jean-Marie Runiga, le 27 novembre 2012 lors d'une conférence de presse à Goma, en RDC
AFP - Phil Moore

La rébellion congolaise du M23, qui avait promis d'achever vendredi son retrait des localités de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) prises récemment, a annoncé jeudi que l'opération risquait de prendre plus de temps que prévu.

Les rebelles prévoient de quitter vendredi la localité de Sake, située à une trentaine de km de Goma, la capitale de la riche province minière du Nord-Kivu. Goma, qu'ils occupent depuis le 20 novembre, pourrait, disent-il désormais, ne plus être évacuée que samedi.

"Nous devons officiellement rendre la ville (de Sake) demain (vendredi)" à des représentants de l'ONU et des pays voisins de la RDC, a déclaré à l'AFP un porte-parole du M23, Amani Kabasha.

Après avoir quitté Sake, la rébellion, composée de mutins de l'armée régulière de RDC qui menacent le pouvoir du président congolais Joseph Kabila, se retirera ensuite de Goma, frontalière du Rwanda, plus tard dans la journée de vendredi, "ou peut-être le jour suivant" samedi, a-t-il ajouté.

Dans la matinée, un autre porte-parole de la rébellion, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, avait déjà averti que l'opération prendrait du temps. "Ce sont des hommes, ce ne sont pas des colis", avait-il fait valoir.

En début de semaine, dans le cadre d'une médiation organisée par les pays des Grands Lacs, les rebelles ont promis de se retirer à au moins 20 km de Goma, vers des positions, plus au nord, qu'ils occupaient avant leur récente offensive.

Ils doivent commencer par quitter les positions les plus à l'ouest, dans le territoire du Masisi, où se situe Sake, pour revenir, via Goma ou ses environs, sur les positions antérieures 20 kilomètres au nord de la capitale régionale.

Incertitudes sur le retrait

A New York, les Nations unies ont annoncé que des hélicoptères de leur mission en République démocratique du Congo (Monusco) allaient commencer une surveillance aérienne de ce retrait qui traîne en longueur.

"Nous avons des informations sur de petits groupes de rebelles du M23 qui entrent et sortent de Goma mais la Mission n'a pas encore été en mesure de vérifier si le nombre de troupes du M23 dans la ville a effectivement diminué", a indiqué le porte-parole adjoint de l'ONU Eduardo del Buey.

Dans les rues de Goma, le retrait annoncé des troupes du M23 suscitait impatience chez certains et crainte de nouvelles violences chez d'autres. Les premiers se plaignent que l'activité économique se soit tarie depuis dix jours. Les seconds redoutent que l'armée de RDC, en revenant, ne s'en prenne aux civils restés sur place sous l'occupation des rebelles ou craignent des pillages des militaires du M23 avant leur départ.

Dans l'après-midi jeudi, à une dizaine de km de Sake, dans la petite localité de Mushaki, les rebelles en étaient toujours à préparer leur départ. Mushaki est l'un des centres désignés par la direction militaire du M23 pour rassembler les rebelles avant leur retrait.

Selon un photographe de l'AFP, les rebelles envoyaient encore des civils chercher des caisses de munitions entreposées en haut d'une colline voisine jeudi après-midi.

Le retrait se met en place alors que mercredi, la communauté internationale -- Conseil de sécurité de l'ONU, Etats-Unis -- a de nouveau demandé que cesse tout appui extérieur à la rébellion. Un appel à peine voilé au Rwanda et à l'Ouganda, accusés, malgré leurs démentis, par l'ONU et Kinshasa de soutenir la rébellion.

Le M23 est un mouvement essentiellement composé d'ex-rebelles tutsi congolais qui avaient intégré l'armée de RDC après un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec les autorités de Kinshasa. Après s'être mutinés en avril ils ont créé le M23 en mai, reprochant à Kinshasa de n'avoir jamais pleinement respecté l'accord de paix.

Les rebelles du M23 refusent notamment toute mutation hors de leur région du Kivu afin, disent-ils, de protéger leurs familles et les membres de leur ethnie qu'ils estiment en danger. Depuis leur marche sur Goma leurs revendications se sont élargies sur le plan politique.

Vendredi, des chefs d'état-major des pays des Grands Lacs étaient initialement attendus à Goma pour constater le repli des rebelles, mais selon une source militaire ougandaise, ce voyage pourrait être reporté.

Alors que la Croix-Rouge a affirmé avoir ramassé une soixantaine de corps de "civils et militaires" dans les rues dans les jours suivant la prise de Goma, et que l'ONU a rapporté des cas de viols dans une localité où l'armée de RDC s'était repliée, les rebelles ont démenti jeudi toute implication dans des massacres et à leur tour averti qu'ils ne tolèreraient "pas la moindre exaction commise sur la population lors de son retrait".

© 2012 AFP

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