EAUX TROUBLES: Ni NUIT, NI JOUR,ORAGE, RAGE ET RAVAGE, CARNAGE
Désarmés, noyade
Les hommes en uniformes, généralement habitués à s´empoigner contre des terroristes, se battent cette fois ci contre l´eau qu'ils n´arrivent point facilement à arrêter. L´eau, aujourd´hui méconnaissable, hier pourtant, en ébullition, furieuse, inconcevable, difficile à calmer, inconsommable, tout de rouge de boue de merde, se débattant dans son lit qu'elle va désertée, refusant tout amadoue ment, sale sifflant aux oreilles, eaux troubles, gonflée à bloc, montant, immergeante, montante, inondante, chicotant les murs, émergeant...
Eaux troubles
Elle s´est mise à tout saccager, détruire, fracasser, yeux fermés arrachant arbres, incontrôlable, rebelle, elle occupa les lieux, désormais, territoire conquis, sans partage, chassant tout récalcitrant qui oserait revendiqué terre, mercedes et d´autres objets périssables, inondées eaux punitives, elle se levait à des moments pour regarder au loin, balayé du regard comme pour s'enquérir de l'immersion complète des lieux, de son lit, elle se redressait à plusieurs endroits, à visage découvert:
Allez vous-en!
Partez!
Déguerpissez, destructeurs de la nature
Territoire reconquis
Tout en pleurs, ils détalèrent tels des lapins
Une femme rebroussa chemin, voulant sauvé son chien
Elle, impardonnable, les emporta au loin
Noyade mortelle, inertes, deux corps épuisés sans vie
qu'elle jettera á la cote, loin de son territoire
Jambes aux coups, pleurant, sanglotant
Ils abandonneront maisons et terre et s´en iront au sec
Appelés en renfort, dans leur ridicule uniforme, à peine
contre l´eau qu'ils ressemblaient aux poules mouillées
sans armes, ils n´arrivent point à prendre le dessus
ils pataugent dans ces flaques, glissent et s´écroulent
baignade, paysage sinistré ressemble au champ de bataille, villes mortes
déserté, soleil, tombée plus bas, un voile de bise embaume ce cimetière gris
Ni Nuit ni Soleil, désertés
Poto-poto
Plein de déchets de la nature, et d´excréments, de poto poto, de bilulu, gnama, carcasses de Ngombe na mavi... une boue épaisse, collante, qui ne lâchent point pieds, puante, nauséabonde brusquement, il n´y avait plus que sa voix de vent de souffle de chalumeau proférant des menaces audibles que pour d´initiés de la sauvagine...
La pénombre, le noir de l'abîme sans couleur de nuit encore moins de jour, temps mort, éclairé par intermittence d'éclairs puis l´orage s´en mêla, tonnerre explosad´un coup une flamme fendit le noir, allumant une torche d´un blanc de feu aveuglant lançant des languettes de flammes...dans une pétarade de mitraillette répercutant au delà des eaux en folie, en dépression, en dérision, se balançant, ça et là...érosion...tout au tour des maison s´écroiulaient, des pont s´affalaient des terre sous bois l´eau sonne le glas de la mort et de la destruction...Cendre, cadavres, carcasses, gisant à terre...carnage...
Brusquement , des vacarmes, des vents chauds et froids les démons de la mer se mirent à crier, poussant cris des sifflements assourdissants, des rugissements d´enfer; elle s'était remise à danser, tanguant sur des pieds de vents invisibles, se débattant comme pour desserrer l´étreinte soulevant des paquets d´eaux, de branches et pierres, de poissons malmenés dans une sarabande folles et vertigineuse, plus personnes d´hommes en uniformes, mise en fuite à leur tour, chaussures emportées, le sauve qui peut sonna le glas d´un déluge d´eaux folles...
Affaire à suivre...désarmés, ils n´ont osé regarder en arrière...un écran d´eaux, de sable, de boue se souleva cherchant des victimes...la bataille venait de recommencer mais alors en des passes d´armes inégales!
Encore au garage rédactionnel...
Kaisa ilunga