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3 décembre 2013

Kabila à Goma: «La plus grande promesse que j'ai

Kabila à Goma: «La plus grande promesse que j'ai faite, c'est la paix»
Le président Kabila (face) à Goma, le 30 novembre 2013.
Le président Kabila (face) à Goma, le 30 novembre 2013.
REUTERS/Kenny Katombe
Par RFI

Sa parole était très attendue. Au deuxième jour de sa visite dans la capitale de la province du Nord-Kivu, le président congolais Joseph Kabila a prononcé un discours, ce dimanche 1er décembre, pendant près d'une heure, devant un millier de notables. Et ce, moins d'un mois après la défaite de la rébellion du M23. Une allocution à tonalité politique, mais aussi économique.

C’est devant une salle de 1 500 hommes politiques, représentants de la société civile et notables de Goma que Joseph Kabila s’est exprimé. Cinquante minutes de discours pour parler de son action politique, mais surtout justifier ses choix. Celui, par exemple, d’avoir attendu un an et demi avant de lancer une offensive contre les rebelles du Mouvement du 23-Mars, mais aussi pour expliquer les retards de développement du Nord-Kivu.

« Nous avons des routes à construire, mais nous avions de l’argent pour acheter soit des chars de combat soit un bulldozer pour réparer les routes de Goma. Et jusque-là, je ne regrette rien du choix que j’ai fait et j’assume », a lancé le président de la République démocratique du Congo.

La guerre terminée, Kabila a promis, une nouvelle fois, que des moyens financiers seraient fournis à l’administration et que l’argent de la guerre irait aux infrastructures.

« Mieux vaut tard que jamais. La paix, c’est un processus »

 

 
 
Joseph Kabila a insisté pour dire que sans la paix, aucun autre développement n'aurait été possible. « Si une personne a 5 000 francs congolais dans sa poche, qu’il se sent malade et qu’il n’a pas de souliers pour se chausser ; il a le choix soit d’acheter des souliers, soit d’acheter un remède contre sa maladie. Moi, c’est ce dernier choix que j’ai fait. »

Une explication qui a convaincu Mathieu Batumike, président d’un parti d’opposition du Nord-Kivu : « Mieux vaut tard que jamais. La paix, c’est un processus et on ne peut pas développer une partie pendant que la maison brûle. La guerre est finie, nous allons voir dans un trimestre si les projets de développement seront réellement mis sur pied. »

→ À (RE) LIRE : Goma, point d'orgue de la tournée de Kabila dans l'est de la RDC

En revanche, resté bloqué à l’extérieur, officiellement faute de place, Jean Maubert, avocat à Goma, n’est pas du tout convaincu. « La République a un budget, normalement, fait-il remarquer. L’armée a tant, les infrastructures ont tant. Mais ces routes ne sont pas construites, pas seulement par dysfonctionnement du gouvernement et de l’autorité... il ne s'agit pas d'un effort de guerre ! »

Dans l’immédiat, les ministres qui se sont réunis à Goma pour un conseil exceptionnel ont adopté une série de mesures vagues comme l’acquisition de camions-citernes et la construction de fontaines pour Goma, Kiwanja, Rutshuru et Bunagana, le tout sans calendrier.


■ Joseph Kabila rencontre son homologue ougandais

Sur fond de tensions persistantes dans la région, Kabila poursuit son périple ce lundi en Ouganda, à Kampala, pour rencontrer le chef de l’Etat Yoweri Museveni, avant d'achever sa tournée dans l'est de la RDC par la ville de Bukavu. L’idée, c’est que les deux chefs d’Etat se parlent directement. C’est pour le bien de la région, explique une source diplomatique, car il y a trop de méfiance entre les deux hommes.

Depuis l'échec de la signature d’un accord à Kampala le 11 novembre dernier, la communauté internationale insistait pour que le président Kabila aille voir son homologue ougandais. Car Yoweri Museveni aurait très mal pris l'attitude de la délégation gouvernementale ce jour-là. Les Congolais avaient alors fait attendre le président ougandais pendant une heure.

Résultat, vendredi, Mary Robinson, de passage à Goma, a tout fait pour rencontrer Joseph Kabila. Elle est allée jusqu’à Rutshuru, à 80 kilomètres au nord de cette ville, pour le convaincre d'accepter ce voyage à Kampala. Une mission délicate tant l'Ouganda est peu populaire au Congo, car accusé de soutenir le M23 et d’être du côté de la rébellion dans les négociations.

 

 
 
De plus, ces derniers jours, Joseph Kabila a adopté un ton plutôt ferme vis-à-vis de ses voisins rwandais et ougandais. Mis en garde contre toute nouvelle tentative de soutien à une rébellion, le président congolais a même agité la menace d’une nouvelle guerre et fait état de recrutement de l’autre côté de la frontière.

La marge de manœuvre est donc plutôt étroite. Mais cette rencontre pourrait aussi tout débloquer. Et notamment la conclusion rapide des pourparlers de Kampala, complètement au point mort depuis le 11 novembre.

 

 

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