Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"KAISAPOLYBLOG" " BLOGGLOBTROTTEUR "
5 avril 2016

RDC AFR RÉTROVISEUR: AUGUSTIN DOKOLO SANU

La Banque de Kinshasa

 

La création de la Banque initiative audacieuse

Augustin Dokolo a toujours été habité par la volonté de construire 

un grand Congo bâti sur une économie forte. Cette idée ressort 

particulièrement de la lecture du livre « Telema Congo ».

Ce recueil rassemble des lettres et conférences, datant essentiel

lement de 1965 révèlent la véritable personnalité de l’auteur : un 

homme cultivé,décomplexé, créatif, avide de voyages, qui invite 

ses compatriotes à l’action et au travail et qui incite les opérateurs

 économiques à la conquête des marchés. A l’époque de la rédaction

 de son recueil, M. Dokolo est déjà propriétaire d’une chaîne de

 magasins, d’une compagnie de taxis, d’un dancing-bar à

Kinshasa (le premier tenu par un nègre), d’une compagnie

fiduciaire.Il est aussi opérateur minier, ce aura été le premier nègre

 à bénéficier de ce type de licence.Il décide alors de se lancer dans la

 construction d’une grande banque. Pour cette nouvelle entreprise il

 reçoit le soutien des pouvoirs publics soucieux d’affirmer l’indépen

dance économique du pays vis-à-vis de la puissance coloniale.Les 

tatuts de cette nouvelle Banque sont présentés devant le notaire le 17 

décembre 1969, M. Dokolo cède à la banque l’immeuble de sa

résidence principale situé sur l’avenue Tombalbaye. Cet immeuble 

sert de siège social à la jeune institution. Après quelques travaux d’

aménagement, la Banque de Kinshasa est inaugurée le 20 novembre 

1970 et ouverte au public le 04 décembre 1970.

La Banque de Kinshasa, une vision nationale

 Pour réussir cette entreprise, Augustin Dokolo débauche de jeunes

cadres auprès d’institutions concurrentes. Dès 1971, M. Dokolo 

recrutera une dizaine de jeunes universitaires de diverses tribus

et provinces du pays qu'il envoit se former en Europe.Grâce à une

 action commerciale efficace, notamment

en direction des entreprises publiques, la jeune banque commence 

rapidement à engranger des bénéfices. Elle connaît une forte  

expansion à travers le pays : Lubumbashi, Gbadolite, Goma, Isiro

Kisangani, Kalemie, Mbanza-Ngungu, Kolwezi, Likasi, Beni.

 

ces agences,dirigées par de jeunes cadres dynamiques motivés,

 rivalise avec d’autresbanques occidentales adossées à des groupes

 de taille internationale.En 1986, lorsque M. Dokolo est contraint

 de quitter sa banque, il laisse les projets, déjà très avancés, d’

ouverture des agences à Bukavu Kananga et Moanda où des

 immeubles avaient été achetés. Des projets

similaires auraient dû suivre dans les villes d’Inkisi, Mwene-Ditu, 

Idiofa, Mbandaka 

etc.

 

La Banque de Kinshasa, une entreprise d’avant-garde.

 La Banque de Kinshasa a entraîné une véritable révolution dans

les habitudes et le fonctionnement des Banques de Kinshasa et de tout 

le pays.En 1973, la Banque de Kinshasa informatise le traitement de

ses opérations,devenant ainsi la première institution financière du pays

à recourir à cette nouvelle technologie, avant même la Banque

centrale.La BK s’est aussi distinguée en permettant  le financement 

de nombreuses petites et moyennes entreprises autrefois exclues du

 bénéfice des concours financiers.La Banque de Kinshasa devient dès

les années 1976, la première banque à être dirigée (y compris dans 

ses succursales et agences) exclusivement

par du personnel Congolais. Ses cadres bénéficient de salaires parmi les

mieux payés du secteur.Les avantages sociaux accordés par la banque à 

son personnel sont importants, les employés bénéficient d’un centre 

médico social équipé (salle d’opération,maternité, service de radiologie

service de dentisterie, médecine interne, pédiatrie, laboratoire de 

microbiologie, lits d’hospitalisation…).Plusieurs banques, y compris la

Banque centrale, sesont inspirées de  l’expérience de la Banque de 

Kinshasa.

La Zaïrianisation et la radicalisation

 

Les performances de la Banque de Kinshasa suscitent la convoitise de

certains animateurs des institutions du pays.

Lors des mesures de radicalisation prises en 1974 (nationalisation partielle

des entreprises à capitaux nationaux), l’Etat s'octroie 60 % du capital de la

Banque, alors que M. Dokolo et son Groupe, détenaient précédemment une

majoritaire de près de 73 %, faisant ainsi chuter la participation de M.

Dokolo à 40 %. Ces mesures ont pour effet d’éloigner M. Dokolo de la 

gestion de sa banque pendant deux ans.

Les mesures de zaïrianisation (cession des unités économiques tenues par 

des étrangers à des nationaux) et de radicalisation sont le prélude à la 

débâcle économique du pays. Les unités économiques des expatriés

 qui ont été attribuées à des congolais sans la moindre expérience de

 gestion n’ont pas tardé à disparaître. Les entreprises des congolais

 confiées à la direction d’autres animateurs que leurs propriétaires

 originels n’ont pas toutes survécues. La Banque de Kinshasa que M. 

Dokolo retrouve en 1976, à la suite des mesures de rétrocession n’est

 pas la même que celle qu’il a laissée en 1974 :l’anarchie ya élu

 domicile tant dans la distribution des crédits que dans la

gestion des ressources humaines. Les conséquences sont graves

:relâchement de la discipline,crédits impayés, trésorerie serrée et

surtout fuite de la clientèle.Au niveau du pays, les difficultés n’ont

 pas non plus tardé à s’annoncer : pénurie des devises, raréfaction

 des importations, baisse de la production, dévaluation…Afin de

 faire face à cette situation inattendue, M. Dokolo se met à constituer

 une ceinture autour de la Banque de Kinshasa en créant des sociétés

 qui doivent d’une part, ramener des devises grâce aux exportations,

 d’autre part, mobiliser l’épargne intérieure en monnaie locale.

Publicité
Commentaires
Publicité